Photos Opeth @ Le Bataclan 2011
L’équation Opeth est un cas d’école. Adulés par leurs fans pour qui ils font presque figures de demi-Dieux, les Suédois font partie de ces rares formations à la classification impossible. Plus vraiment death metal mais pas encore tout à fait rock progressif, Opeth est d’abord un groupe au talent indéniable et au potentiel émotif inné. Une vérité qui ne s’est, une nouvelle fois, pas démentie au Bataclan.
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Le mois dernier, nous avions assisté tout émus au concert du génial freluquet Steven Wilson. Quelques semaines plus tard, nous voici donc revenus sur les lieux du crime pour voir son comparse Mikael Akerfeldt à la tête d’Opeth avant que les deux ne se retrouvent ensemble sur le projet Storm Corrosion en 2012.
Breaks vertigineux, solos expérimentaux et finaux transcendants
Si les voies musicales diffèrent, les ambitions artistiques se confondent pourtant bel et bien. Les deux privilégient un jeu sur l’émotion, sur la variation entre rock planant et métal furieux. Entre déferlantes et accalmies, entre plaisir et terreur, chair de poule et adrénaline. Mais plus extrême et radical, Opeth affiche une toute autre amplitude, et un public plus métalleux aussi. Dès les deux petits nouveaux The Devil’s Orchard et I Feel the Dark, le sort est ainsi scellé. Plongés dans l’ambiance rougeoyante du Bataclan avec en arrière fond l’artwork du nouvel album Heritage, ces deux premiers morceaux installent directement une vibe très prog et très seventies.
Le clavier de Joakim Svalberg nous ramène aux Doors, tandis que les élans vocaux d’Akerfeldt exclusivement clairs ce soir et les riffs de Fredrik Åkesson se greffent à l’ensemble pour former un résultat unique en son genre. Et ce, autant sur les nouveaux morceaux (Slither, Nepenthe) que sur les anciens titres revisités pour l’occasion, à l’instar du magnifique Face of Melinda sorti des catacombes de l’album Still Life. Breaks vertigineux, solos expérimentaux et finaux transcendants, la formule est définitivement gagnante.
Loin de ses fureurs adolescentes et métalliques, Opeth est surtout devenu un groupe sûr de son fait
Outre l’aisance scénique d’un Akerfeldt très à l’aise et taquin dans son petit t-shirt rouge « biker » et son futal à grosse boucle, l’autre fait marquant du show d’Opeth concerne l’articulation particulière du set entre séquence électrique et séquence acoustique. D’abord, un début de facture très classique en guise de présentation de la nouvelle orientation du groupe. Ensuite, une longue phase acoustique qui nous aura réservé son lot de surprises avec l’inédit The Throat of Winter composé pour un jeu vidéo, Credence tiré de My Arms Your Hearse et Closure de l’excellent Damnation.
Pour finir, les Suédois dégainent le musclé Slither en hommage au regretté Ronnie James Dio, A Fair Judgement et Hex Omega, trois titres généreux qui nous confirment que la musique d’Opeth est bel et bien devenue un espace propice aux plages progressives. Un orage imprévisible tantôt calme tantôt dévastateur, et clos de mains de maître par Folklore en rappel. Oui, loin de ses fureurs adolescentes et métalliques, Opeth est surtout devenu un groupe sûr de son fait. On confirme sans sourciller.
LA SET LIST COMPLÈTE :
THE DEVIL’S ORCHARD
I FEEL THE DARK
FACE OF MELINDA
PORCELAIN HEART
NEPENTHE
THE THROAT OF WINTER
CREDENCE
CLOSURE
SLITHER
A FAIR JUDGEMENT
HEX OMEGA
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FOLKLORE