Photos Patti Smith @ La Cité de la Musique 2011
Cette soirée du 18 janvier est douce. La température hivernale a augmenté d’un degré celsius. Oubliés la neige, la pluie, le froid et le verglas. Les pieds légers, les mains dans les poches, le trench a remplacé le manteau encombrant, et hop, direction la Cité de la Musique pour retrouver l’immense Patti Smith. L’artiste assurait une résidence de cinq jours à Paris, à la Cité de la Musique et à la Salle Pleyel.
*** Les photos ne sont pas libres de droits ***
On jubile à l’idée d’acclamer la mère du mouvement punk, Patti Smith. Le coeur bat aux rythmes des pas qui s’accélèrent. La tension monte d’un poil, la salle se remplit à vive allure. Trépignant d’impatience, on se place et on attend sagement.
Le public, submergé par les mots et la prestation de Patti Smith, ne sait plus s’il doit applaudir ou pas
Il est 20h05 pile quand la soirée de lecture de poèmes en hommage à son ex-compagnon de route et surtout ami fidèle Robert Mapplethorpe commence. Robert Mapplethorpe est un grand photographe connu pour ses portraits esthétiques en noir et blanc et ses nus masculins. Il est connu aussi pour les pochettes des albums Horses et Wave de Patti Smith. Ce soir, Patti Smith lira exclusivement des poèmes extraits de ses ouvrages The Coral Sea et Just Kids.
La scène est éclairée d’une lumière intimiste. Patti Smith prend possession des planches sous les applaudissements énergiques du public. Ses premières lectures sont accompagnées de notes de musique assez discrètes. Sa fille Jesse Smith se place derrière son piano et un immense xylophone émet un son délicat. A la fin des lectures, le public, submergé par les mots et la prestation de Patti Smith, ne sait plus s’il doit applaudir ou pas. Des applaudissements timides fusent. Patti Smith sourit humblement et lance un « vous n’êtes pas obligés ».
Sa voix fait trembler les murs et donne la chair de poule
Après deux lectures successives, le son des guitares, de la basse et du violon entrent en scène. La soirée alterne entre des poèmes touchants et des chansons telles que Dancing Barefoot extrait de l’album Wave, My Blakean Year extrait de Trampin’ ou encore Pissing in a River extrait de Radio Ethiopia. Discrète, elle s’impose néanmoins tant par son charisme que par sa magnifique voix. Patti Smith va chercher son public, l’incite à applaudir. Elle n’oublie pas de remercier la foule quand l’occasion se présente.
Pour accompagner les textes et les musiques, des photos et des films contemplatifs défilent à l’écran. Habitée, elle donne tout. Sa voix fait trembler les murs et donne la chair de poule. C’est majestueux ! Dans cette atmosphère assez intime, Patti Smith lit la dernière lettre qu’elle avait écrite à Robert Mapplethorpe mais qu’il n’avait jamais pu lire, la mort l’ayant emporté en 1989. Sa voix résonne, le public écoute religieusement, l’émotion envahit la salle.
Le show se finit sur le fameux Because the Night
A la fin de la lecture, Patti Smith s’empare de sa guitare acoustique et entame Beneath the Southern Cross, un morceau bien psychédélique. Elle danse et tourne sur elle-même. Tout le monde est à fond, comme pour rendre un dernier hommage collectif à Robert Mapplethorpe. Voici un extrait des paroles : « The curve of the world. Whose bone unfurled. Who grieves not. Anyone gone. To greet lame. The inspired sky. Amazed to stumble. Where gods get lost. Beneath the southern cross… ». L’enchaînement est parfait.
Puis, Patti Smith quitte la salle avec ses musiciens. Standing ovation. Les applaudissements et les sifflements ne cessent d’augmenter. Le public veut qu’elle revienne et il n’est pas déçu. L’artiste revient avec encore une fois un « Thank you ! » avant d’interpréter a cappella une chanson écrite pour Robert Mapplethorpe. Le show se finit sur le fameux Because the Night. Tout le monde tape dans les mains, danse et chante le refrain avec enthousiasme. Patti Smith envoie son petit crachat comme d’habitude avant de présenter ses musiciens et de quitter la scène pour de bon.
Après 1h10 de concert, les spectateurs en redemandent et essaient de la faire revenir en hurlant et en applaudissant pendant près de 15 minutes. Mais elle ne reviendra pas. Elle attend déjà son public à la sortie de la salle. Assise sur sa chaise en toute simplicité, Patti Smith attend ses fans pour une séance de dédicace. Décidément, Patti Smith est décontractée, naturellement chic et, cerise sur la gâteau, elle aime être au plus près des spectateurs. La soirée se termine sur une note de douceur, on aime ! Le mot de la fin : c’était une soirée émouvante, habillée d’une classe rarissime et grandiose !
/// Textes : Lucy Seeds /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
Patti Smith : les 114 bonnes paroles d’une artiste pluridisciplinaire, libre et travailleuse
Écrivaine, poète, musicienne, partie intégrante de la scène punk rock new-yorkaise des années 70, Patti Smith est une artiste totale. Pour lui rendre hommage, Pixbear a rassemblé 114 citations qui en disent long sur sa personnalité.