Photos Primus @ Le Zenith 2012
Les incontournables Primus ont sorti l’année dernière leur nouvel opus Green Naugahyde, le premier depuis Antipop paru en 1999. Pour l’occasion, le trio investissait le Zénith de Paris après un passage en juin 2011 à la Cigale. Et comme on s’y attendait, Les Claypool, Larry LaLonde et Jay Lane nous ont régalés d’un concert fleuve de 2h20 en deux parties.
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Ce concert est un peu spécial. Estampillée An Evening with Primus, la soirée promet deux sets du groupe mythique de la scène funk metal et expérimentale californienne. En attendant l’arrivée du trio, la batterie de Jay Lane, éclairée par des lumières bleues, trône au centre de la scène entourée de deux énormes astronautes. A 20h10, la lumière s’éteint. Deux visages sont projetés dans les casques des astronautes alors qu’une musique pompeuse se met en route. Le cirque est en ville ! On devine Les Claypool (basse), Larry LaLonde (guitare) et Jay Lane (batterie) s’installer dans la pénombre.
Primus, c’est bien le seul groupe où la basse est plus forte que la guitare
C’est parti. Les slaps de basse, des riffs de guitares tranchants et une batterie lourde se mettent en place sur To Defy the Law of Tradition. La voix de Les Claypool est noyée derrière les instruments. D’entrée de jeu, le trio envoie plusieurs breaks bizarres et aquatiques alors que des projections de sous-marins animent le fond de la scène. La basse claque. Jay ambiance sur les cercles de ses fûts. L’entrée en matière dure près de 10 minutes. Un riff biscornu et la fameuse voix de canard boiteux annoncent ensuite Golden Boy. Primus, c’est bien le seul groupe où la basse est plus forte que la guitare.
Sans plus attendre, les Américains enchaînent avec Wynona’s Big Brown Beaver, titre qui avait considérablement accru leur popularité dans les années 90. Cette chansons country metal est accompagnée par l’image d’un castor qui construit son barrage sur l’écran géant. Les est impressionnant de décontraction à la basse. Des jumps et des crowd surfings agitent la fosse.
Les Claypool quitte la scène puis revient avec un masque de porc
Primus propose ensuite un petit break avant de faire monter la sauce avec une basse pleine d’effets. Le Zénith tape des mains avant que ne se mettent en place le riff mid-tempo et la litanie d’American Life. La Statue de la Liberté, le drapeau américain et Abraham Lincoln sont projetés au fond de la scène. La basse est hypnotique et répétitive. Le groupe propose un long break psychédélique avec solo aérien et un Les tourné vers son ampli. La chanson reprend et le frontman se met à hurler dans le micro. Les bras se lèvent sur un final en roue libre ponctué par le jet d’un verre de bière sur scène.
Les quitte la scène puis revient avec un masque de porc. Il commence à jouer au archet sur une contrebasse électrique et chante seul Over the Falls. Primus poursuit avec Seas of Cheese, illustré par un bateau voguant sur une mer de fromage (normal !). Ce morceau heavy débouche sur le mécanique Mr. Krinkle. Ecouter Primus procure les mêmes sensations qu’avoir le mal de mer. Jay entame ensuite Harold of the Rocks. A cette occasion, Les revient sur scène avec son chapeau et déverse des slaps rythmés et hypnotiques. Il s’adresse pour la première fois au Zénith : « A Paris, la vie est bien en ce moment ? C’est formidable ou ça craint un max, dites-le moi. On va apporter un peu de soleil dans vos vies. Il va apporter un peu de soleil dans vos vies avec ses doigts sur sa Telecaster » lance-t-il en présentant son acolyte Larry. Le guitariste se lance dans un solo à rallonge avant de reprendre le fil de la chanson. Fin du premier acte.
« Les Claypool bombe le torse à côté de sa contrebasse électrique »
Après une première heure consacrée à son ancien répertoire, Primus revient 30 minutes plus tard pour jouer son nouvel opus Green Naugahyde en intégralité. La basse résonne dans l’enceinte et sonne le ralliement des troupes. Sous des lumières rouges, le groove infernal de Prelude to a Crawl se met en place brièvement. Suit Hennepin Crawler. Les annonce ensuite Last Salmon Man accompagné par des images de chalutiers sur l’écran. Primus propose à nouveau des phases instrumentales mais beaucoup plus courtes que pendant la première partie du show.
L’exploration de Green Naugahyde se poursuit avec Eternal Consumption Engine plus dansant et déglingué. Les bombe le torse à côté de sa contrebasse électrique. Des images d’allées de supermarché sont projetées sur l’écran pour appuyer le discours anti-consumériste. Le frontman reprend sa basse pour Tragedy a’ Comin’ aux effluves funky et groovy. Les jumps ébranlent la fosse. Larry propose un nouveau solo « tarentulesque » alors que des homards pullulent sur l’écran. Après les homards, c’est au tour d’un écureuil de faire son apparition pour illustrer le heavy Eyes of the Squirrel. Le pied posé sur le retour, Les assure. Le trio propose un final psyché sous acide que n’auraient pas renié les Pink Floyd. Larry bidouille ses effets. Le Zénith est en transe.
Jerry Was a Race Car Driver conclue le set à base de basse démoniaque et de guitare aliénée
Le frontman ressort sa contrebasse électrique pour le très bizarre Jilly’s on Smack. Les et Larry se renvoient la balle avec leurs instruments. L’ambiance vire une nouvelle fois au trip psychédélique. Sur l’écran, Lee Van Cleef fait son apparition pour accompagner la chanson du même nom. Après cette ritournelle étrange, Primus explore le dub et le reggae avec Moron TV. Un nouveau solo à rallonge s’installe le temps d’un instrumental. Les Californiens nous font une démo. Les remet son masque de porc pour le plus sombre Green Ranger. Larry annonce ensuite à la guitare HOINFODAMAN tout en ruptures et en reprises. Le groupe se fait rock progressif sur Extinction Burst avant d’envoyer brièvement Salmon Men en guise de morceau final.
Devant la scène vide, le Zénith exprime sa frustration. Primus lui donne ce qu’il attend en revenant à la charge avec le classique My Name Is Mud et ses slaps mitraillettes. Jerry Was a Race Car Driver conclue le set de la plus belle des manières à base de basse démoniaque et de guitare aliénée. Les soulève son chapeau. La salle se rallume violemment. Il est 22h55. Le Zénith se disperse après cette soirée de 2h45 passée avec Primus, une soirée que l’on est pas prêt d’oublier entre funk, metal, psyché, rock progressif et folie douce…
LA SET LIST COMPLÈTE :
TO DEFY THE LAW OF TRADITION
GOLDEN BOY
WYNONA’S BIG BROWN BEAVER
AMERICAN LIFE
OVER THE FALLS
SEAS OF CHEESE
MR. KRINKLE
HAROLD OF THE ROCKS
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PRELUDE TO A CRAWL
HENNEPIN CRAWLER
LAST SALMON MAN
ETERNAL CONSUMPTION ENGINE
TRAGEDY’S A’ COMIN’
EYES OF THE SQUIRREL
JILLY’S ON SMACK
LEE VAN CLEEF
MORON TV
GREEN RANGER
HOINFODAMAN
EXTINCTION BURST
SALMON MEN
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MY NAME IS MUD
JERRY WAS A RACE CAR DRIVER
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
14 choses que vous ne saviez pas sur Primus
« A l’origine, Primus s’appelait Primate mais le groupe a changé de nom pour éviter des ennuis judiciaires avec un groupe baptisé The Primates. Les Claypool a cherché dans le dictionnaire un nom approchant et a choisi Primus. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse au groupe ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du funk metal. Êtes-vous vraiment certain de tout savoir sur Primus ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 14 anecdotes méconnues sur le groupe.