Photos Red Hot Chili Peppers @ Bercy 2011
Cinq ans après la sortie de Stadium Arcadium, album qui leur avait définitivement assuré une place de choix au panthéon des mégas stars du rock, les Red Hot Chili Peppers faisaient leur grand retour sur une scène parisienne après plus de 3 ans de disette pour le public français, sevré des spectaculaires prestations live de leur groupe fétiche depuis la précédente tournée mondiale. Rendez-vous était donc pris au Palais Omnisport de Paris Bercy pour deux concerts exceptionnels, sold out en moins de 5 minutes (record d’AC/DC presque battu !).
*** Les photos ne sont pas libres de droits /// All rights reserved ***
Avec un nouveau guitariste, Josh Klinghoffer, en remplacement de l’emblématique John Frusciante, parti vers d’autres cieux musicaux, mais surtout avec un nouvel album en poche, I’m with You, sorti fin août dernier, les Red Hot n’ont pas débarqué à Paris les mains vides. Pour ce premier des deux concerts prévus dans la capitale, l’attente que la venue des Californiens suscite est donc particulièrement tangible dans les travées d’un Bercy déjà en surchauffe, alors que les lumières viennent à peine de s’éteindre sur une salle qui entonne d’une seule voix un brouillon mais communicatif Californication.
Cabré sur sa basse comme un guerrier, Flea entame l’intro crépusculaire de Monarchy Of Roses
C’est Chad Smith, l’énergique batteur, qui se présente le premier sur scène, bientôt suivi par Josh Klinghoffer, sobrement vêtu de noir, et visiblement ravi d’être aujourd’hui considéré par les autres Red Hot comme un membre à part entière du groupe. Bien qu’en apparence encore un peu timide face aux poids lourds à la personnalité bien trempée que sont Anthony Kiedis et Michael « Flea » Balzary, on sent qu’il va tout donner ce soir pour se faire accepter par les fans les plus exigeants des Red Hot Chili Peppers.
Mais Flea, l’un des bassistes les plus starisés de la planète rock, lui vole naturellement la vedette dès son arrivée sur scène. Torse nu, comme à son habitude, une jambe de pantalon sauvagement arrachée, celui qui par sa seule présence apparaît comme un colosse fait d’entrée parler la puissance de son jeu et sa détermination proverbiale. Cabré sur sa basse comme un guerrier, un mort de faim, il entame l’intro crépusculaire (qu’un Robert Smith ne pourrait pas renier) de Monarchy Of Roses, titre qui ouvre également l’album I’m with You que les Red Hot sont venus défendre ce soir.
Anthony Kiedis déchaîne une vague d’enthousiasme dans le public
Un rythme férocement martelé par la batterie sans concession de Chad plus tard, et, tandis que Josh fait admirer la virtuosité de sa technique à base de riffs aussi aériens que totalement saturés, c’est maintenant l’entrée d’Anthony Kiedis qui déchaîne une vague d’enthousiasme dans le public qui n’attendait plus que l’apparition du chanteur pour se lâcher complètement. Dans une cruelle lumière bleue, le frontman tant attendu, portant casquette américaine et redingote noire, reste un instant en retrait sur la droite de la scène, et sautille sur place pour faire encore monter la tension d’un cran supplémentaire.
Se jetant soudain sur le micro, il imprime d’entrée son style de chant reconnaissable entre tous, et fait admirer au passage la moustache « zappatesque » qui lui barre maintenant le visage. Une mise en bouche qui commence comme une longue litanie en forme de lancinante incantation, pour s’achever, après une rupture brutale saluée par une explosion de lumière irradiant littéralement la scène, en un refrain aussi efficace que mélodique, ce qui a immédiatement pour effet de déchaîner un public ne pouvant plus tenir en place.
Chad Smith trône au-dessus d’eux comme une idole païenne juchée derrière son incroyable batterie
Mais ce n’est rien par rapport à ce qui va suivre, car dès le deuxième morceau, les Red Hot entrent dans le vif du sujet avec le tubesque Can’t Stop, titre phare de l’album de 2002 By the Way. Là, dès la toute première note de la célébrissime intro à la guitare, l’hystérie est collective dans un Bercy chauffé à blanc qui va scander pendant tout le morceau les paroles mille fois entendues. La redingote d’Anthony est maintenant définitivement aux oubliettes et le chanteur arbore un magnifique T-shirt rouge sang portant l’inscription significative « too RED too HOT too Perù » !.
Le jeu syncopé de Flea fait merveille, surtout dans la seconde partie du morceau, aux influences ouvertement reggae, et ce d’autant que les membres des Red Hot semblent avoir à cœur ce soir de réaliser l’union sacrée derrière leur leader. Flea et Josh se rejoignent ainsi au centre de la scène pour entamer une « battle » de tous les diables sous l’arbitrage complice de Chad qui trône au-dessus d’eux comme une idole païenne juchée derrière son incroyable batterie tout en transparence. On en est qu‘au deuxième titre, et nous avons déjà droit à un beau moment de bravoure, presque d’anthologie.
Les solos de Josh Klinghoffer font mouche à chaque fois
Mais il y en aura bien d’autres pendant ce concert forcément hors norme, à commencer par tous les standards mythiques qui ont fait accéder les Red Hot au rang de stars planétaires. Charlie, tiré de Stadium Arcadium, le précédent opus, sur lequel les images du concert en train de se dérouler sont relayées de façon spectaculaire par d’immenses écrans géants tombés des nues sera ainsi suivi par l’incontournable Dani California, pendant lequel Anthony fait à son tour tomber la chemise, découvrant par la même occasion les superbes tatouages qui lui ornent le corps.
Dans un jeu tout en rupture, spécialité des Red Hot, les solos de Josh font mouche à chaque fois, et facilitent son intronisation au sein de la formation, dans le cœur même des supporters de la première heure. Une ligne de basse, terriblement lente vient soudain se substituer aux acclamations du public, et celles-ci redoublent d’intensité, car nous avons maintenant droit à un Otherside tout en nuance qui instaure irrévocablement une communion quasi spirituelle entre la formation californienne et son public d’un soir dont la voix, multipliée 16 000 fois, couvre par moments celle d’Anthony Kiedis, surfant sur une gigantesque vague de sympathie.
Give It Away, accompagné au saxo par l’intemporel Femi Kuti
Après des remerciements peu académiques de la part de Flea, c’est Look Around qui met en valeur le jeu si particulier de celui-ci, alors que sur Wet Sand, titre que les Red Hot n’ont pas joué depuis 2006, c’est le seul talent de Josh, récompensé par des hurlements admiratifs des nouveaux fans, qui est brillamment mis à contribution.
Chad Smith, lui aussi, aura sa petite heure de gloire avec un solo de plus de 4 minutes à la batterie, performance tout à son image, aussi solide que ravageuse (et ravagée), en introduction d’Around the World. Entre temps, on n‘a évidemment pas pu louper le dantesque Californication, titre éponyme à l’album mythique qui a apporté la gloire mondiale aux Red Hot en 1999.
Des rappels monumentaux avec Around the World, Everybody Knows this Is Nowhere (très convaincante reprise de Neil Young) et surtout un fabuleux Give It Away, accompagné au saxo par un intemporel Femi Kuti tout de vert pomme vêtu, et Chad reste soudain le dernier sur scène pour remercier une dernière fois le public ébahi par ses stars qui se sont si vite éclipsées. Mais un pacte tacite a été écris ce soir entre les Red Hot Chili Peppers et leurs fans métropolitains : ils se retrouveront dès l’année prochaine, le 30 juin exactement, cette fois-ci au Stade de France, pour un show à n’en pas douter encore plus spectaculaire, qui parachèvera de la plus belle des façons le lien qui les unit à la France depuis tant d’années.
LA SET LIST COMPLÈTE :
MONARCHY OF ROSES
CAN’T STOP
CHARLIE
DANI CALIFORNIA
OTHERSIDE
LOOK AROUND
HARD TO CONCENTRATE
ME AND MY FRIENDS
WET SAND
THE ADVENTURES OF RAIN DANCE MAGGIE
HIGHER GROUND
UNDER THE BRIDGE
FACTORY OF FAITH
CALIFORNICATION
BY THE WAY
:::
AROUND THE WORLD
EVERYBODY KNOWS THIS IS NOWHERE
GIVE IT AWAY
/// Textes : Pierre Rigae /// Crédit photos : © Pierre Rigae ///
18 choses que vous ne saviez pas sur les Red Hot Chili Peppers
« Avant de recruter John Frusciante, Hillel Slovak occupait le poste de guitariste chez les Red Hot Chili Peppers. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse au groupe ! » ruminez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour des plages californiennes. Êtes-vous sûr de tout savoir sur le groupe ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 18 anecdotes concernant les Red Hot Chili Peppers.