Photos Scissor Sisters @ Le Bataclan 2010
Le 4 juillet 2010 était synonyme de Fête de l’Indépendance américaine mais aussi synonyme de concert des Scissor Sisters, le fleuron de la musique joyeuse made in New-York. Le combo yankee, emmené par l’extraverti Jake Shears et la non moins extravagante Ana Matronic, se produisait au Bataclan (Paris) avec son nouvel album Night Work. Une soirée très chaude placée sous le signe de la désinhibition.
Tout commence par une prestation de Little Dragon. Le groupe suédois propose un warm up dansant devant un Bataclan clairsemé. Les spectateurs discutent entre eux dans une ambiance lounge et détendue. A 20h10, Little Dragon quitte la scène et laisse place à un DJ. Le garçon musculeux distille un set gay friendly qui fait bouger les têtes dans l’assistance.
Le Bataclan se transforme en Studio 54
Pour patienter, les fans s’amusent avec des ballons gonflables multicolores. Au bout de 40 minutes, le Bataclan commence à montrer des signes d’impatience et de mécontentement sur les montées interminables du DJ. La chaleur de la salle monte d’un cran, quand, à 20h55, la lumière s’éteint. Paradoxal, direz-vous, mais l’arrivée des Scissor Sisters provoquent une vague d’excitation peu commune.
Habillé d’un marcel, d’un treillis et de bretelle rouge, Jake Shears donne le ton d’entrée de jeu en se déhanchant comme un malade sur Night Work. Accompagné par deux choristes, le groupe enchaîne sur le tube Laura. La comparaison avec Elton John, jeune bien évidemment, saute aux oreilles. C’est ensuite du côté des Bee Gees que le groupe s’aventure avec Whole New Way et ses chants aigus entre disco et pop. L’homme derrière toutes les musiques du groupe, Badydaddy, prend son pied à la basse. Il est en retrait mais comment s’imposer derrière un duo de chanteurs aussi charismatique ?
Dans ses phases les plus disco, les Scissor Sisters transforment le Bataclan en Studio 54, la fameuse boîte new-yorkaise de la fin des années 70. Le groupe fait preuve d’une maîtrise imparable du groove qui provoque des déhanchements lascifs dans toute la salle. Dès le cinquième titre du set Something Like This, Ana Matronic remarque que la température de la salle est anormalement élevée. « Hier, on était au Danemark, on a eu une tempête de pluie. Ce soir, on est tout aussi mouillés ! » lance-t-elle.
« C’est comme jouer dans le métro new-yorkais »
Avant d’embrayer sur Tits on the Radio, la chanteuse compare le Bataclan au métro new-yorkais : « c’est comme jouer dans le métro new-yorkais et voici une chanson sur New-York ». L’enchaînement est habile et provoque des « woo » dans toute la salle. Jake Shears, de son côté, finit par faire tomber le marcel et s’arrose copieusement la tête avec une bouteille d’eau. Ruisselant de sueur et torse nu, il donne tout à un public totalement acquis à sa cause. Il se rappelle alors le bon vieux temps où il était strip teaser et menace de se mettre à poil. Le public n’attend que ça !
Malgré la chaleur étouffante, le frontman se démène comme un beau diable. On pourrait dire qu’il mouille le maillot mais faudrait-il encore qu’il en porte un… Il arrose sympathiquement le public. Ana Matronic continue de chauffer la salle verbalement avec des phrases bien senties. « Celle-ci, c’est pour votre cul ! » lance-t-elle pour introduire Kiss You Off. Les Scissor Sisters enchaînent ensuite sur le single I Don’t Feel Like Dancin’. C’est l’euphorie de la fosse au balcon.
Jake Shears ose le slip sur scène
Sur ce titre, Jake Shears a la bonne idée de revenir en slip, initiative vivement saluée par ses fans. Il tient la foule dans ses mains et lui fait faire ce qu’il veut. On a rarement vu un public aussi réactif. L’échange avec le groupe est omniprésent. Sur Fire with Fire, Ana Matronic demande à tout le monde de se mettre à poil. Sur Paul McCartney, elle monte d’un cran dans la provocation en lançant carrément : « let’s get naked and f*** ! ! ». Enfin, elle se rappelle de ses soirées passées à danser toute la nuit en Doc Martens sur du Skinny Puppy et du Ministry. C’est l’heure d’envoyer Nightlife et de dire au revoir au Bataclan.
Au bout 1h15 de concert, le public en redemande ! Les Scissor Sisters reviennent donc pour un ultime rappel. Jake Shears porte une serviette autour de la taille. Le groupe reprend Comfortably Numb des Pink Floyd. Sur la montée finale de ce morceau, Jake Shears et Ana Matronic finissent à genoux devant la batterie qui se lance dans des roulements psyché. Dans la foulée, le Bataclan se transforme en dancefloor géant quand arrive Invisible Night sur lequel le frontman se met à nouveau en slip. Décidément, il fait vraiment trop chaud !
« Vous avez perfectionné l’art de l’homosexualité »
Ana Matronic se lance ensuite dans un speech sur la Fête de l’Indépendance en précisant que les Français ont inventé le slogan : liberté, égalité, fraternité. « Vous avez perfectionné l’art de l’homosexualité. Les Grecs l’ont inventé mais les Français l’ont perfectionné » ajoute-t-elle pour le plus grand plaisir de la communauté gay présente en masse ce soir. Les Scissor Sisters livrent enfin le titre Filthy Gorgeous pour clore le spectacle. Jake Shears en profite pour sortir son arme secrète : le string.
A la fin de cet ultime morceau, Ana Matronic distribue de l’eau aux premiers rangs et Jake Shears décide de balancer son string en plein milieu de la fosse en cachant son anatomie avec une serviette. Pudique finalement le bougre… Le groupe se retire au bout d’1h30 de concert, laissant les corps en sueur s’orienter péniblement vers la sortie. Total régal !
LA SET LIST COMPLÈTE :
NIGHT WORK
LAURA
ANY WHICH WAY
SHE’S MY MAN
SOMETHING LIKE THIS
WHOLE NEW WAY
TITS ON THE RADIO
HARDER YOU GET
RUNNING OUT
TAKE YOUR MAMA
KISS YOU OFF
I DON’T FEEL LIKE DANCIN’
SKIN TIGHT
SKIN THIS CAT
FIRE WITH FIRE
PAUL MCCARTNEY
NIGHT LIFE
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COMFORTABLY NUMB
INVISIBLE LIGHT
FILTHY GORGEOUS