Photos Soko & I’m From Barcelona @ La Cité de la Musique 2011

Live Reports

Il pleut, il fait froid et les vacances puent ? Ce n’est pas grave. Parce que grâce à I’m From Barcelona en concert au festival Days Off à la Cité de la Musique, on a repris des couleurs et remisé le Xanax au placard. Compte-rendu arc-en-ciel.

Une soirée tout en contrastes. C’est un peu ce que nous proposait le festival Days Off pour sa dernière session en programmant Soko en première partie des trublions d’I’m From Barcelona. Tantôt mutine, tantôt lutine, la Bordelaise, étrangement devenue presque totalement anglophone comme un gros pied de nez, a divulgué un aperçu convaincant de son album que les fans attendent depuis maintenant de longues années comme une vieille rengaine.

Nimbée d’une présence scénique entre le surnaturel et l’extrême naïveté, la petite elfe (gilet rouge + cape verte) jouera un peu plus d’une heure en nous faisant la totale. Emouvante à la gratte sèche, étonnante dans ses élans vocaux, somptueuse quand elle est accompagnée de sa violoniste, très rock quand elle cartonne à la batterie et juste pimpante. Un set tout en relief qui s’enracine dans l’extrême des sentiments pour mieux annoncer la grande effusion des Suédois – qui d’ailleurs se sont fendus d’une petite apparition très pop dans l’univers assez gloomy de Soko.

I’m From Barcelona ou l’anti-dépresseur

I’m From Barcelona ou l’anti-dépresseur. Avec les Suédois, pas de quartier et que ceux qui ne connaissent pas soient prévenus. On ignore si c’est l’effet du nombre ou des cotillons et des ballons géants massivement lâchés dès le cinquième titre, mais voir I’m From Barcelona sur scène revient à se prendre en pleins poumons une bouffée d’oxygène pur. Immédiatement le sourire revient, les têtes sans même s’en rendre compte se mettent à hocher et les pieds à bouger tout seuls : on saute de partout comme des petits chiens shootés à l’ecstasy. Comme plongés dans un grand monde de kermesse, un monde où tout le monde est heureux et a envie de jouer.

Communicatifs à l’extrême, les prêcheurs de la bonne humeur enfantine prennent un plaisir incroyable, les choristes chantent et dansent. En grand maître de cérémonie, Emanuel Lundgren (mention spéciale à son look de personnage yankee qu’on croirait tout droit sorti de la série Deadwood avec la moustache qui va avec) imprime sa patte joviale et se donne corps et âme pour son entreprise de bonheur universel, allant jusqu’à se jeter sur ses fans et chanter tout en crowdsurfing (Treehouse). Les cuivres et les claviers ne demeurent pas en reste. Et quand tout le monde est à l’unisson, l’apothéose est totale et colorée. Qu’on soit rabat-joie ou non, il faut bien reconnaître que ça fait un bien fou.

Ivre de bonheur, tout simplement

Côté musique, la troupe composée ce soir de seize membres nous aura habilement servi un parfait cocktail d’indie pop collégiale et survitaminée entre anciennes (on pensera notamment aux colossales We’re From Barcelona, Barcelona Loves You ou encore Jenny, du premier opus) et nouvelles compos (Charlie Parker, Get In Line, Always Spring, Dr. Landy, Forever Today, Headphones étant issus du nouvel album), le tout sans jamais quitter cette zone de jubilation totale propre à leur style. De Get In Line au rappel Forever Today, aucun faux rythme, aucun coup de mou.

Comme prise dans ce tourbillon de folie, même Soko ne résistera pas à l’appel de cette petite bulle enchantée et reviendra sur scène à mi-show pour mieux participer à la fête et taper quelques bons en pleine poire des premiers rangs. Si bien que quand le concert se termine, tout le monde est ivre. Ivre de bonheur, tout simplement.

LA SET LIST COMPLÈTE :

I’M FROM BARCELONA
INTRO
GET IN LINE
CHARLIE PARKER
ALWAYS SPRING
HEADPHONES
THIS BOY
MINGUS
DR. LANDY
OVERSLEEPING ?
COME ON
JENNY
WE’RE FROM BARCELONA
TREEHOUSE
THE PAINTER
BARCELONA LOVES YOU
NEVER BE ALONE (SIMIAN)