Photos Soulfly @ L’Elysée Montmartre 2010
En cette soirée du 18 novembre 2010, l’Elysée Montmartre croisait la route de Soulfly de retour à Paris avec son nouvel opus Omen. Max Cavelera et ses troupes étaient précédés sur scène par Incite, le groupe de son fils Richie. Une soirée placée donc sous le signe de la famille.
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Vers 19h30, les metalleux de Phoenix, Incite, entrent en scène devant une salle à peine remplie. Richie Cavalera présente un peu plus de 30 minutes son premier opus The Slaughter. Les spectateurs boivent leurs premières bières mais semblent attendre Soulfly pour lâcher les chiens.
C’est l’apocalypse d’entrée de jeu
C’est donc dans une ambiance proche de l’explosion que Soulfly succède à Incite à 20h45 tapantes. Sur une introduction martiale, le batteur Joe Nunez prend position derrière ses fûts et chauffe la salle. Il entame seul Blood Fire War Hate, extrait de l’album Conquer. Max Cavalera et ses deux derniers acolytes Marc Rizzo (guitare) et Johny Chow (basse) ne tardent pas le rejoindre accompagné des cris satisfaits de la fosse. « Bonsoir Paris. Let’s go everybody! » hurle-t-il dans le micro.
Le guitariste et le bassiste headbanguent à l’unisson. Tout l’Elysée Montmartre reprend en choeur « Blood! Fire! War! Hate! », un florilège des mots les plus utilisés dans le metal. Le riff est violent. Les growls sont puissants. La double pédale déroule. C’est l’apocalypse d’entrée de jeu. « Mettez vos mains en l’air » ordonne Max Cavelera, affublé de son treillis habituel et de sa guitare abordant fièrement le drapeau du Brésil.
Après ce début de concert épique, une guitare stridente retentit. C’est l’heure de Prophecy qui déploie l’artillerie lourde. Le son est très bon et vous remue les tripes bien comme il faut. C’est comme mettre sa tête entre le marteau et l’enclume. « We’re gonna be Back to the Primitive » enchaîne Max Cavalera pour amorcer Back to the Primitive. Le frontman s’arrose la tête copieusement et balance de l’eau sur les premiers rangs. Paradoxalement, loin de calmer les esprits, cette action revient à verser de l’essence sur un feu ardent. Marc Rizzo, casquette vissée sur la tête, donne tout. Les solos déboitent. « Scream Paris! » lance Max Cavalera. De sauvages rugissements lui répondent. Fuck all your politics !
Un bon morceau de metal ne vieillit pas. C’est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps
Le concert se poursuit avec Seek ‘N’ Strike sur lequel le frontman abandonne pour un temps sa guitare. Il en profite pour taper dans les mains des premiers rangs. Ce titre taillé pour les jumps donne lieu à une démo de tapping impressionnante de la part de Marc Rizzo. Soulfly enchaîne sur le riff mitraillette de Babylon. Max Cavalera fait tomber la veste. C’est vrai qu’il règne à l’Elysée Montmartre une chaleur infernale. « Merci beaucoup. Make some fuckin’ noise » lance-t-il pour introduire Kingdom.
Après ces 20 premières minutes haletantes, Soulfly fait un tour du côté du répertoire de Sepultura avec Refuse/Resist. C’est le moment que choisissent les spectateurs les plus âgés pour détacher leurs cheveux et headbanguer joyeusement. Ce retour 15 ans en arrière démontre à quel point le répertoire de Sepultura est indémodable. Le public répond « Resist! » aux « Refuse! » lancés par Max Cavalera. Un bon morceau de metal ne vieillit pas. C’est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps.
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Les tympans commencent à saigner. C’est bon signe !
Soulfly présente ensuite le morceau d’ouverture de son nouvel opus Omen. Bloodbath & Beyond est l’occasion d’augmenter les BPM et les décibels. Si certains groupes ont tendance à lever le pied avec l’âge, Soulfly n’est pas de ceux-là. La composition est agressive et ultra efficace. Une bonne claque derrière la nuque ! Dans la foulée, le quatuor assène L.O.T.M., rend un léger hommage à Pantera en reprenant brièvement Walk (pensées émues pour Dimebag Darrell) puis enchaîne sur le féroce Porrada. Les tympans commencent à saigner. C’est bon signe ! Pour calmer le jeu, le groupe quitte la scène et laisse Joe Nunez seul à la batterie. Après quelques rythmes brésiliens, Max Cavalera, Marc Rizzo et Johny Chow reviennent avec trois toms basse pour accompagner le batteur sur Bumba.
La salle a à peine le temps de reprendre son souffle qu’une nouvelle bombe de Sepultura dévaste tout sur son passage. Le martial Troops of Doom ravive le bon vieux thrash des familles. Johny Chow, jambes écartées derrière sa basse, matraque son instrument. Soulfly don’t give a fuck ! Sur un rythme effréné, le quatuor poursuit avec Frontlines et le medley Arise / Dead Embryonic Cells. Il est temps alors pour Max Cavalera de dénoncer ses complices. Le frontman surnomme Marc Rizzo Conan Le Barbare et Johny Chow Raspoutine… L’Elysée Montmartre ovationne les mitrailleurs.
Pour finir, le groupe livre Rise of the Fallen, extrait de son nouvel opus. Le public lève les bras et fait le signe du diable. Ca tabasse correct pendant quelques minutes avant d’enchaîner sur une phase plus heavy pas piquée des hannetons… Les cendres sont encore fumantes lorsque Soulfly tire sa révérence laissant la salle un peu perplexe. Les sifflets fusent alors que les lumières clignotent au fond de la scène sur de grands rideaux camouflages.
3615 Loi du Talion, j’écoute ?
Joe Nunez revient seul (impression de déjà vu) et chauffe à nouveau la salle du style « je vous entends pas » avant de lancer un rythme tribal. Ses trois compères le rejoignent. « Are you ready motherfuckers? » hurle Max Cavelera. C’est l’heure de l’habituel Roots Bloody Roots (Sepultura). Les paroles sont reprises par la salle telle une chorale de démons. Comme pourrait dire notre collègue Oscar Kamerlein, ça défouraille de la jeune pucelle ce soir !
Après cette bonne claque, Joe Nunez se retrouve à nouveau seul en scène. Sur son beat de grosse caisse, l’Elysée Montmartre chante des hymnes de stade. Max Cavelera revient et lance « Let me here you motherfuckers! ». Toute la salle jumpe sur le bien nommé Jumpdafuckup qui ne dure que quelques secondes avant de laisser sa place à Eye for an Eye. 3615 Loi du Talion, j’écoute ?. Le message est clair et il est repris en choeur par l’assistance. Dernier growl profond, dernier solo purificateur, dernière basse profonde… on s’approche de la fin. Max Cavalera fait chanter le public comme dans un stade, histoire de rappeler qu’au Brésil le football est roi. Il laisse ensuite ses camarades seuls en scène pour livrer un dernier riff qui mute en un véritable bombardement. Bye bye Soulfly, see u next time !
Bilan de cette soirée : on aurait aimé en entendre plus (seulement 1h10 de show) et notamment plus de nouveaux morceaux (seulement trois à se mettre sous le dent ce soir). A charge de revanche…
LA SET LIST COMPLÈTE :
BLOOD FIRE WAR HATE
PROPHECY
BACK TO THE PRIMITIVE
SEEK ‘N’ STRIKE
BABYLON
KINGDOM
REFUSE/RESIST (SEPULTURA)
BLOODBATH & BEYOND
L.O.T.M. / WALK (PANTERA)
PORRADA
DRUM SOLO / BUMBA
TROOPS OF DOOM (SEPULTURA)
FRONTLINES
ARISE / DEAD EMBRYONIC CELLS
RISE OF THE FALLEN
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ROOTS BLODDY ROOTS
JUMPDAFUCKUP / EYE FOR AN EYE
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
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