Photos St. Vincent @ La Salle Pleyel 2012
Pour clôturer son édition 2012, le festival Days Off s’offrait une dernière soirée à la Salle Pleyel (Paris) avec un plateau éclectique réunissant Agnes Obel, St. Vincent et Kurt Vile. De la folk au rock en passant par la pop, il y en a eu pour tous les goûts ! Mais nous n’avons eu d’yeux et d’oreilles que pour St. Vincent…
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Les amoureux d’indie rock viennent rarement à la Salle Pleyel, haut lieu de la musique classique ou contemporaine. Ce soir, deux publics s’affrontent. Les indie boys & girls électriques qui sont venus voir St. Vincent et Kurt Vile et les amateurs d’Agnes Obel, plus mainstream et acoustique.
Dès 20h15, la soirée démarre en douceur avec Kurt Vile. Signé par le label new-yorkais Matador Recors, le folk-rockeur se présente avec son dernier album en date Smoke Ring for My Halo (2011). Il est accompagné pour l’occasion de deux guitaristes et d’un batteur. Sous des lumières tamisées, l’artiste se cache derrière une longue chevelure bouclée. Kurt Vile gratifie la Salle Pleyel d’envolées psychédéliques sur Ghost Town puis reste seul en scène pour Peeping Tomboy, une ballade acoustique aux arpèges qui tiennent en respect la salle parisienne.
Dans un silence religieux, il livre le chaleureux Blackberry Song qui fait penser à Josh T. Pearson. Le songwriter retrouve ensuite ses musiciens pour le folk pop He’s Alright qui sonne comme une version folk d’un titre des Ramones. Pour finir sa prestation de 30 minutes, l’Américain lance une programmation légère et distille Baby’s Arms dans une vibe très Bob Dylan. « Prenez soin de vous. Je vous aime » lance-t-il avant de quitter la scène sous des applaudissements nourris et bien mérités.
St. Vincent se déplace à petits pas saccadés sur scène
21h05. Après l’avoir vue récemment à la Café de la Danse et à la l’Alhambra, on retrouve avec joie Annie Clark, alias St. Vincent, toujours en tournée avec son album Strange Mercy paru l’année dernière chez 4AD. Accompagnée par trois musiciens, elle entame l’intro sombre de Marrow qui mute rapidement en un monstre d’énergie. D’entrée de jeu, Annie Clark se déplace à petits pas saccadés sur scène. Devant l’énergie dégagée, on n’a qu’une seule envie : se lever ! Mais nous sommes à la Salle Pleyel, un peu de tenue ! Sa voix somptueuse s’élève majestueusement sur le grandiose Cheerleader et sur le poignant Chloe in the Afternoon, inspiré d’un film d’Eric Rohmer.
St. Vincent se fait ensuite plus incisive avec Actor out of Work dont les solos saccadés perturbent les spectateurs venus voir Agnes Obel. On en entendra même certains se plaindre que le son est trop fort. Avec aisance et style, la chanteuse lâche un bon « fuck » dans la Salle Pleyel. L’ambiance devient plus pesante sur Dilettante, titre sur lequel est lâché un bon solo de claviers aux sons robotiques. St. Vincent livre ensuite un solo dramatique sur Black Rainbow. On la voit se tordre sous les coups de batterie. Son charisme est indéniable, son talent indiscutable. La Salle Pleyel ne s’y trompe pas et l’applaudit vivement.
St. Vincent sait se servir de son instrument de la plus belle des façons
« La prochaine chanson est une chanson pour laquelle on a fait une vidéo. Ça s’appelle Cruel ». Ce titre plus dansant bénéficie d’une belle mélodie et d’un gimmick de guitare entraînant, sur fond de synthés et de batterie énergiques. L’occasion de souligner à quel point le son de la Salle Pleyel est remarquable. Le concert prend des allures dream pop avec Surgeon. L’intensité monte jusqu’à un solo / hennissement de guitare sous des stroboscopes. Annie Clark sait se servir de son instrument de la plus belle des façons. Sa voix fait penser à celle de Kate Bush sur Year of the Tiger. Elle gratte ensuite énergiquement sa guitare sur Northern Lights, se démène avec ses cordes et livre un solo noisy épique.
Pour conclure, elle reprend la chanson She Is Beyond Good and Evil du Pop Group, une habitude sur cette tournée. Sa guitare coupe comme des rasoirs. L’ambiance vire au post punk. On rit intérieurement en imaginant ce que pensent ceux venus voir Agnes Obel et qui ignoraient tout de St. Vincent. La chanteuse pose sa guitare au sol dans un larsen. « Bonsoir Paris » lance-t-telle avant de partir après 55 minutes de show tendu et compact.
Et pour terminer la soirée, la Salle Pleyel retrouve les sonorités qu’elle a l’habitude d’héberger. Agnes Obel et sa violoncelliste se présentent sur scène à 22h15. La Danoise passe en revue son album Philharmonics (2010) pendant une heure conclue par deux rappels. Certains spectateurs partiront pendant le concert, certainement des fans de St. Vincent qui commençaient à s’ennuyer. Pour nous aussi, ce fut elle l’étoile de la soirée. Days Off 2012, c’est fini. Vivement l’année prochaine !
LA SET LIST COMPLÈTE :
MARROW
CHEERLEADER
CHLOE IN THE AFTERNOON
ACTOR OUT OF WORK
DILETTANTE
BLACK RAINBOW
CRUEL
SURGEON
YEAR OF THE TIGER
NORTHERN LIGHTS
SHE IS BEYOND GOOD AND EVIL (THE POP GROUP)