Photos Suuns @ Le Trabendo 2013

Live Reports

En ce mois de mai 2013, les Canadiens de Suuns venaient distiller leurs ondes néo-psychédéliques, art rock et post rock dans la Capitale. Le quatuor se produisait dans un nuage de fumée au Trabendo peu de temps après la sortie de son deuxième album Images du Futur. Les amateurs de musiques déstructurées ont été servis.

Après un entracte passé à écouter des musiques orientales, Suuns reste dans la même ambiance pour introduire son concert. Les Canadiens diffusent des chants arabes incantatoires avant de s’installer sur scène dans l’obscurité. Le groupe prend immédiatement le Trabendo à la gorge avec Powers of Ten, le morceau d’ouverture de son nouvel opus entre post et noise rock. Les lumières s’affolent sur cette entrée en matière lourde et massive.

Les Canadiens proposent un concert tout en contraste

Les basses font trembler les murs et la guitare se met à sonner comme des alarmes. Le dansant et déglingué 2020 s’installe. Dans la foulée, Suuns calme les ardeurs de la salle avec Minor Work. Ce titre indie pop aérien est joué sous des lumières rouges. Le frontman Ben Shemie chante nonchalamment dans un nuage de reverb. Le batteur Liam O’Neill gesticule en rythme sur son siège. Il tient la baraque avec Joe Yarmush (guitare, basse) et Max Henry (basse, claviers, programmations).

Les Canadiens proposent un concert tout en contraste en enchaînant ensuite Arena, un titre qui alterne inspirations trance et phases aériennes, le posé et tripant Edie’s Dream et l’hypnotique Sunspot qui aurait sa place sur un album de Radiohead. Le riff de guitare enivre le Trabendo. Max s’accroupit derrière ses claviers. Ben finit par poser sa guitare contre l’ampli pour faire gicler un larsen avant de relancer la chanson pour un final enlevé. Suuns poursuit sa prestation avec un Bambi qui fait bouger les corps et un Armed for Peace lourd à souhait.

Ils reviennent pour un dernier titre, clin d’œil au public français

Avant de tirer sa révérence, Suuns sort les dents avec le somptueux, abrasif et dissonant Gaze. Ben maltraite sa guitare qui finit au sol. Le quatuor quitte la scène après un peu plus d’une heure de concert. Pour le rappel, les Canadiens se lancent dans un nouveau trip avec Pie IX accompagné de stroboscopes propres à déclencher des crises d’épilepsie. Les premiers rangs sautent joyeusement. Ils repartent en coulisse puis reviennent pour un dernier titre, clin d’œil au public français.

Ben pose sa guitare et éteint son ampli. Accompagné par le groupe, il chante Le Goudron de Brigitte Fontaine. Il répète « Le temps est un bateau, la terre est un gâteau » dans une ambiance psychédélique. Sur ce, Suuns s’éclipse définitivement après 1h20 de concert. On ressort du Trabendo un peu sonné par la puissance et l’intensité des compositions du groupe. Une belle expérience sonique.