Photos Tame Impala @ La Maroquinerie 2010
Le bouche à oreille fonctionne bien pour Tame Impala. Les Australiens psychédéliques se produisaient en août dernier à guichets fermés au Nouveau Casino. Ils récidivaient le 1er novembre 2010 à la Maroquinerie. La salle affichait complet, preuve que les jours fériés n’existent pas pour les amateurs de bonne musique.
Après une première partie assurée par le groupe français My Bee’s Garden, quintette parisien qui présentait son premier opus Hunt the Sleeper à paraître le 15 novembre prochain, les membres de Tame Impala montent sur scène pour peaufiner leurs réglages pendant que la Maroquinerie papotte tranquillement.
Tame Impala galope sur un lit d’étoiles
A 21h15 pétantes, les lumières s’éteignent et la salle exprime son contentement. Le quatuor démarre en douceur avec l’intro de It’s Not Meant to Be. Ceux qui étaient présents au Nouveau Casino sont immédiatement rassurés. Les problèmes de son semblent être de l’histoire ancienne. La pop psyché de Tame Impala est excellemment bien rendue ce soir et la Maroquinerie peut planer en toute sérénité.
Derrière le groupe, un écran décrit des formes qui réagissent à la musique. L’effet s’applique parfaitement sur Solitude Is Bliss, l’un des singles de la formation, accompagné par une basse sautillante et un gimmick de guitare entêtant. Tame Impala poursuit son voyage dans la stratosphère avec Why Don’t You Make Up Your Mind?, un titre qui galope sur un lit d’étoiles. Jay Watson s’en donne à coeur joie derrière sa batterie, Kevin Parker et Dominic Simper livrent un double solo aérien… Dans le genre néo-psychédélisme, ça le fait ! Kevin chantent des mélodies à la fois lumineuse et bancale. Décidément, on retrouve la clarté des compositions qui manquait cruellement lors de leur prestation au Nouveau Casino.
Les Australiens passent ensuite à un registre plus rock avec Lucidity, son nouveau single. Avec ce riff old school, le groupe renoue avec ses racines australiennes. Le groupe joue avec le public. Il fait mime de finir le morceau pour mieux repartir dans un trip noisy pour un final épique couvert d’applaudissements. « C’est très spécial de jouer à Paris » lance Kevin avant d’annoncer Expectation. Sur cette chanson, la mélodie vocale semble une nouvelle fois sortir de nulle part.
Ce n’est pas révolutionnaire mais diablement efficace…
Les membres de Tame Impala ne sont pas à proprement parler des showmen. Dominic reste penché sur sa guitare ou son clavier. Nick Allbrook est concentré et quasi-immobile à la basse. Mais ce n’est pas grave. Les compositions sont fortes avec des constructions originales et des ruptures de rythmes bien orchestrées. Sur la fin d’Expectation, le groupe part sur un fade avant de lancer un nouveau planage collectif. Les Australiens proposent ensuite une variante par rapport à leur dernier concert parisien. Kevin reste seul sur scène et joue avec ses sons. Les vibrations dessinent des formes diverses sur l’écran. Le résultat n’est pas forcément spectaculaire mais l’interlude ne dure pas assez longtemps pour s’ennuyer.
Ses camarades le rejoignent pour servir le désormais classique Desire Be, Desire Go que toute la Maroquinerie accueille avec délectation. Les têtes bougent en rythme. Sur ce titre, Tame Impala livre un break énorme. Le groupe part d’une simple note de basse accompagnée de quelques roulements de batterie bien secs puis s’envole sur une vibe « Pink Floyd Live at Pompeii » avec des guitares blindées d’écho. Ce n’est pas révolutionnaire mais diablement efficace… Après cette phase tripante, le groupe reprend le cour du single qui s’achève sur une nouvelle partie. Que d’idées dans une même chanson !
Digne des cul terreux paumés dans le bush australien
Le bonheur se poursuit avec le chaloupé Sundown Syndrome sur lequel Kevin sort son arme secrète : le kazoo ! « C’est la fin de notre set » annonce Jay au bout de 55 minutes de show. C’est un peu court… Tame Impala propose alors sa version du hit des années 90 Remember Me dans laquelle les couplets inexistants à l’origine sont remplacés par « Gan Gaga Gan ». Sur la fin, les paroles « I’m the one who had your babies » sont répétées en boucle, histoire d’hypnotiser les spectateurs. La Maroquinerie se réveille pour savourer Skeleton Tiger qui commence par un bon groove rock basse/batterie sur lequel viennent se greffer les guitares.
Tame Impala poursuit dans cette vibe rock extraite de son premier EP avec Half Full Glass of Wine, une chanson digne des cul terreux paumés dans le bush australien. Encore une fois, le groupe part sans prévenir dans un trip planant qui va crescendo comme une montée d’acide avant de revenir au riff principal et lui donner encore plus d’impact. Ces changements de tempo baladent et désorientent les spectateurs qui se laissent totalement faire. La salle en redemande même ! Pourtant, les Australiens quittent la scène au bout d’1h10 de show et ne reviennent pas…
Au final, ce concert à la Maroquinerie aura permis d’entendre les chansons du groupe dans de bonnes conditions et de se rassurer quant à son aptitude à restituer l’esprit psychédélique de son premier album. Ca se passera où la prochaine fois ? Au Bataclan ? On lui souhaite de tout coeur !
LA SET LIST COMPLÈTE :
IT’S NOT MEANT TO BE
SOLITUDE IS BLISS
WHY DON’T YOU MAKE UP YOUR MIND ?
ALTER EGO
LUCIDITY
EXPECTATION
INTERLUDE
DESIRE BE, DESIRE GO
SUNDOWN SYNDROME
REMEMBER ME
SKELETON TIGER
HALF FULL GLASS OF WINE
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
12 choses que vous ne saviez pas sur Tame Impala
« Le nom Tame Impala fait référence à l’impala, une antilope que l’on retrouve principalement à l’est de l’Afrique centrale et du sud. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à Tame Impala et aux bovidés ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du psychédélisme. Êtes-vous absolument sûr de tout savoir sur le groupe emmené par Kevin Parker ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 12 anecdotes méconnues sur Tame Impala.