Photos The Aikiu @ Le Petit Bain 2013
C’est dans le cadre insolite du Petit Bain, amarré à deux encablures de la BNF, que les jeunes Parisiens de The Aikiu avaient choisi de fêter la sortie de leur tout premier album, le sémillant Ghost Youth, produit par Guillaume Brière (The Shoes). En fond de cale, dans un décor judicieusement exotique, ils ont offert à une centaine de privilégiés un set en forme de vague de fraîcheur, dans un Paris plongé ce soir-là dans une atypique moiteur tropicale.
2013 est décidemment l’année de The Aikiu. Après un passage remarqué en février à l’Espace Pierre Cardin puis un set convainquant au Palais de Tokyo en avril dernier, et en attendant leur première grosse télé prévue pour le lendemain dans les studios du Grand Journal de Canal+, les voilà qui jettent l’ancre ce soir au Petit Bain.
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Les lumières transperçant un brouillard de fumée donnent aussitôt une ambiance intimiste
Un peu après 22h00, de belles lumières savamment travaillées donnent enfin le signal du début du set. Mais le chef de file du groupe, Alex Aikiu, se fait encore attendre, alors que ses quatre musiciens ont déjà débarqué sur la petite scène décorée de grandes plantes exotiques.
Les lumières transperçant un brouillard de fumée donnent aussitôt une ambiance intimiste. Soudain, le son hypnotique et lancinant du clavier, subtilement orchestré par Julien Vichnievsky vient annoncer Pieces of Gold, sorti en EP l’année dernière. Le ton est donné avec ce premier titre de The Aikiu, dont l’élégance mélodique rappelle avantageusement toutes les influences new-wave du groupe, revisitées façon glam rock, période Roxy Music.
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La foule dans la fosse commence à danser
Avec retenue et une quasi innocence, Alex, frontman facétieux, se déhanche maintenant sur le rythme percutant de la batterie de Tatiana Mladenovitch. Elle se tient debout, tel un pilier actionnant machinalement un beat ravageur et entraînant. La voix intemporelle et le charisme d’Alex font le reste, et finissent de charmer un public déjà fasciné.
Tout à coup, le guitariste Nuno Cordeiro nous balance un riff légèrement saturé sur le deuxième morceau, Barbarella, ces quelques accords parfaits réveillant par la même une mélodie plus agressive. Sur le sol, plusieurs pédaliers autorisent un savant mélange entre une mélodie syncopée et une saturation à la sauce chorus. La foule dans la fosse commence à danser, et un (futur) fan-club de jeunes filles enragées se forme spontanément au pied de la scène.
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Un pied de nez au conformisme et une invitation à une musique protéiforme
Isabelle Adjani, marraine toute désignée de The Aikiu (elle est la célébrissime mère de Barnabé Nuytten, bassiste et percussionniste du groupe) ne montera pas sur scène ce soir pour poser sa voix sur Let Me Freak Out (Nosferatu) comme c’est le cas sur disque, mais chacun peut néanmoins ressentir dans ce morceau la fascination qu’exerce le cinéma sur l’imagination d’Alex, songwriter créatif et inspiré. L’atmosphère électrique qui n’en finit pas de monter propulse peu à peu le public sur une autre planète, puis le groupe se dérobe d’un coup pour l’ultime morceau, Somehow, « une chanson d’amour », selon Alex.
De retour devant leur public, et comme pour mélanger les cartes, le point d’orgue de cette deuxième partie de set se fait par un excellent duo au chant avec Tatiana. Puis un invité surprise fait son entrée, un type hirsute déguisé en marin : un pied de nez au conformisme et une invitation à une musique protéiforme. Fantastique concert ! Revenez vite sur scène, on vous attend sur le pied de guerre musical.
LA SET LIST COMPLÈTE :
PIECES OF GOLD
BARBARELLA
FOOLS
LET ME FREAK OUT (NOSFERATU)
SLOW MOTION
SOMEHOW
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MILITARY
WIN
/// Textes : Thibaut Cauchoix /// Crédit photos : © Pierre Rigae ///
Alex Aikiu Barnabé Nuytten Julien Vichnievsky Nuno Cordeiro Petit Bain Tatiana Mladenovitch The Aikiu