Photos The Black Keys @ Le Bataclan 2010
Le temps pluvieux, gris et froid n’allait certainement pas nous décourager de venir acclamer à nouveau sur scène les Black Keys. En cette soirée du 9 novembre, Cooperative Music nous proposait encore une fois une très belle affiche qui tombait à point nommé pour nous réchauffer les muscles et remonter le moral. Les Américains déposaient leurs valises au Bataclan pour présenter aux Parisien(ne)s leur nouvel opus Brothers.
La soirée commence tôt. Vers 19h30, The Walkmen investit la scène. Devant une salle presque pleine, les New-Yorkais honorent comme il se doit The Black Keys avec leur son rock, de la batterie en veux-tu en voilà, des riffs de guitare mélodieux et secs notamment sur Rat. Le tout est renforcé par la voix de Hamilton Leithauser, une voix déchirée, grave et mélodieuse qui prend toute son envergure sur In the New Year. The Walkmen bénéficie d’un bon son devant un public impatient de voir les Black Keys. Sa prestation est rodée et parfaitement aboutie. Ces 40 minutes de set sont parfaites pour commencer la soirée.
La salle se rallume et une bonne partie des spectateurs se précipite vers la sortie pour une pause nicotine. Dans le carré des fumeurs, on aperçoit des jeunes gens, des trentenaires et des quadragénaires. On y entend même des gens qui n’ont pas de billets et qui ronchonnent car des mecs leur proposent d’acheter la place à 150 euros. D’autres disent « c’est abusé », certains crient « scandaleux » !
Habité par sa musique, en seulement deux titres, le duo donne le La !
A l’intérieur, les roadies peaufinent les installations dans la joie et la bonne humeur. En régie, on checke les lumières, les retours. La concentration est de mise. Pas le droit à l’erreur, il faut que ça envoie du lourd à tous les points de vue. La scène est disposée comme d’habitude mais avec une pointe de changement. La batterie est à gauche, la guitare et le micro se trouvent à l’extrême droite. Un synthé est placé en hauteur et on aperçoit un ampli basse. Un logo symbolisant une poignée de main rouge et noir sur fond blanc orne le fond de la salle.
Tandis qu’ailleurs se produisent John & Jehn ou encore The Jim Jones Revue, les Black Keys entrent sur scène peu avant 21h face à une salle blindée. Les premiers riffs résonnent, le public se lâche, les mains en l’air, les têtes en bas. Le show commence avec le son blues de Thickfreakness, tiré de l’album du même nom sorti en 2003. Le morceau porté par la voix de Dan Auerbach rend la salle totalement folle.
Entrée assez douce sous des lumières jaunes et rouges… Nos oreilles sont heureuses. Le son est très bon et les jeux de lumières en jettent. Tout est donc réuni pour passer une excellente soirée. Puis, le duo enchaîne avec le fameux Girl Is on My Mind, un titre qui voyage entre riffs assez garage, voix blues et batterie rock. Nous sommes transportés au coeur des années 60. Jimi Hendrix, sort de cette guitare ! Dan Auerbach ne tient pas en place. Il s’approprie la scène. Il fait des allers/retours entre son micro et Patrick Carney. Habité par sa musique, en seulement deux titres, le duo donne le La !
La température du Bataclan monte au fur et à mesure que le show avance.
The Black Keys continue sans relâche. On note qu’au cinquième titre, le duo nous a déjà joué trois titres phares de Rubber Factory. Au milieu de ces morceaux, The Breaks se glisse dans la set list. Composé d’un riff assez aigu et d’un son de batterie assez simple, ce morceau fait son petit effet puis vient Stack Shot Billy qui est très bien accueilli. La température du Bataclan monte au fur et à mesure que le show avance.
L’ambiance est au rendez-vous. Dans la fosse, le public est branché sur la même fréquence. The Black Keys n’oublie pas d’interpréter quelques morceaux de son dernier bébé. Ils font alors se succéder Brothers et Next Girl, comme sur l’album. On écoute ces deux titres avec un grand E.
« On a encore quelques chansons (…) mais surtout rentrez chez vous sagement »
Dans la foulée, le duo est rejoint par un claviériste et un bassiste qui accompagnent quelques compositions. Dan change de guitare aussi souvent que les titres défilent mais il sait aussi s’amuser avec juste un maracas dans les mains. Dans la fosse, ça jumpe de plus bel. Le guitariste s’avance au plus près du premier rang pour livrer un solo grandiose. Pendant l’interlude, le frontman lance « On a encore quelques chansons (…) rentrez chez vous sagement » avant de lancer I’ll Be Your Man qui s’achève sur une montée avec des enchaînements de riffs lourds et répétitifs.
Puis, Dan s’adresse à nouveau au public « My name is Dan, thank you very much ». Les applaudissements fusent de tous les côtés. Pendant Strange Times, le frontman sollicite le public. Ce dernier applaudit en masse à nouveau. Sur cette ambiance chaude, The Black Keys clôt le show avec I Got Mine qui finit en apothéose. Le duo tire sa révérence et prend le chemin des backstages puis les jolies lumières de la scène s’éteignent.
Un moment de haute voltige
Mais c’est mal connaître les Parisien(ne)s. Illico presto, les cris, sifflements et applaudissements font trembler les mûrs du Bataclan. Le public en re-demande. Après plus de deux minutes d’insistance, les Américains reviennent à quatre. The Black Keys entame le rappel avec Sinister Kid et Your Touch, des titres encore une fois blues et bien rock. Les riffs sont savoureux, les lumières impeccables, la voix de Dan envoûtante.
Ces garçons qui s’inspirent des filles pour écrire sont attachants, talentueux et nous font vivre un moment de haute voltige. Malgré ses paroles qui sont souvent sombres et taquines, le duo est généreux et nous donne les clés pour apprécier et partager avec lui son univers plein de bonnes choses et surtout de bon goût.
Au bout d’1h15 de spectacle, la salle se rallume. On n’entend plus que les bruits des pas et des chuchotements. On cherche la faille, un petit défaut qui ferait que le concert de ce soir n’était pas unique mais, (mal)heureusement, il n’y a rien à redire. Le petit truc qui fait tâche ne s’est pas manifesté. On a envie de féliciter tout particulièrement les personnes de l’ombre sans qui le spectacle n’aurait pu avoir lieu. La magie est finie, place à la réalité. Le public prend le chemin de la sortie sans oublier les bonnes paroles de Dan : « rentrez sagement… ». Le mot de la fin : les Black Keys, c’est diablement lourd et en même temps divinement subtile !
LA SET LIST COMPLÈTE :
THICKFREAKNESS
GIRL IS ON MY MIND
10 A.M. AUTOMATIC
THE BREAKS
STACK SHOT BILLY
BUSTED
ACT NICE AND GENTLE
EVERLASTING LIGHT
NEXT GIRL
CHOP AND CHANGE
HOWLIN’ FOR YOU
SHE’S LONG GONE
TEN CENT PISTOL
I’LL BE YOUR MAN
STRANGE TIMES
I GOT MINE
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SINISTER KID
YOUR TOUCH
/// Textes : Lucy Seeds /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
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Vous pensez tout savoir sur les Black Keys ? « Ils se sont formés à Akron mais ils ont déménagé à Nashville ! Oui, je sais ! Patrick Carney n’aime pas Justin Bieber ! » éructez-vous devant votre écran. Calmez-vous… Pixbear a déniché 9 anecdotes qui vous ont peut-être échappées !