Photos The Kills @ L’Olympia 2011
Après des passages remarqués dans des salles parisiennes et dans toute la France cette année, The Kills revenait encore une fois dans la capitale de l’amour pour deux dates successives à l’Olympia. Avec son dernier opus Blood Pressures, le duo anglo-américain a été honoré par ses fans parisiens.
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Nous sommes dimanche, un long week end prolongé se termine avec un concert de haute voltige pour les chanceux détenteurs de places. Il est 19h30 lorsque les Californiens de Weekend ouvrent le plateau. Le trio commence son set dans le noir le plus total. Weekend offre un show de 30 minutes psychédéliques et shoegaze. Le son est plutôt bien balancé. Le trio maîtrise ses titres et n’est pas intimidé pour un sou par la salle mythique de l’Olympia. Peu loquaces, les jeunes garçons enchaînent les titres lo-fi sans se détourner de leur mission qui est d’ouvrir le show pour les Kills. Une prestation courte mais assez longue pour se rendre compte du potentiel du groupe.
Alison Mosshart se jette sur le micro tel un léopard sur sa proie
Pendant l’entracte, les roadies se précipitent sur scène et préparent le terrain pour les Kills. On aperçoit pleins d’instruments et on se demande alors ce qui nous attend ce soir. Des tom basse sont disposés sur scène, deux pieds de micros sont posés au milieu et en hauteur. On est tout émoustillé à l’idée de découvrir le nouveau visage du duo anglo-americain en cette soirée pleine de suspens. Il est donc 20h30 lorsque les lumières s’éteignent. Jamie Hince et Alison Mosshart entrent en scène. Tel un animal en cage, Alison fait les cent pas pendant que No Wow résonne, puis elle se jette sur le micro tel un léopard sur sa proie. Le show a bel et bien commencé !
Après cette ouverture marquante, The Kills poursuit avec un titre de son nouvel album Future Stars Slow. Alison se met en position de chat sur scène. Elle joue avec ses cheveux, explore toute la scène. Jamie, posté derrière son pied de micro, est moins expressif, va de temps à autre au devant de la scène pour chercher l’énergie du public. Quatre garçons font leur entrée et se placent derrière les tom basse, deux de chaque côté pour renforcer le son de la batterie. Pas de doute, Alison est dans la place. La salle est comme happée par son charisme et la façon dont elle bouge, danse et s’accapare la scène. Gare à toi Jamie ! On a envie de lui dire de se manifester un peu plus mais on n’en aura pas le temps tant il excelle avec nonchalance. Un duo d’enfer.
« Je ne parle pas bien le français mais c’est fantastique de vous voir si nombreux »
Lorsque les notes d’anciens titres tels qu’U.R.A Fever et Kissy Kissy se manifestent, le public est comme propulsé dans le passé. Les plus vieux fans chantent, dansent et suivent le duo à la note près. La troupe est au complet. On voit deux mecs qui se placent derrière les poursuite installées sur scène pour suivre les moindres faits et gestes d’Alison et Jamie. Deux choristes les rejoignent également sans oublier les quatre garçons derrière leurs tom. Ça fait bizarre de voir les Kills dans cette nouvelle configuration mais ça fait son effet, effet sublimé par un fond de scène à motif léopard. On ne perd pas une seule miette de ce spectacle ! Sur leur premier single Satellite extrait du nouvel album, Alison s’improvise chef d’orchestre le temps d’un « oh oh oh » en choeur avec le public. Il n’y a que ça de vrai, la belle communication entre le groupe et ses fans.
Dans cette effervescence rock’n’roll, Jamie s’adresse au public : « je ne parle pas bien le français mais c’est fantastique de vous voir si nombreux, on vous aime tant ». Nous aussi, on vous aime tant ! Le duo crache les riffs de Last Day of Magic. Le bruit gronde dans l’Olympia lorsque Baby Says se place délicatement. Jusqu’à maintenant, la set list est parfaite. On ne boude pas notre plaisir à l’idée d’entendre des nouvelles chansons mais ce qui est frappant c’est que les anciens titres nous font encore un effet exquis. Nous avons certes pris des rides mais les titres eux absolument pas…
Quand Jamie Hince ne joue pas avec ses dents, il tape les cordes de sa guitare
Les Kills, c’est un concept, une attitude, un groupe des années 2000 qui surfait sur la même vague que les Strokes, les Rapture ou encore Franz Ferdinand. Dix ans plus tard, la rebelle attitude qu’on adoptait à cette période est presque restée intacte. Jamie et Alison savent faire bouger une salle sans se prendre au sérieux et sans prendre la grosse tête par la même occasion. Avec leurs sons spéciaux, influencés par du sombre psychédélisme, de la new wave, un peu de punk et bien sûr pas mal de rock, les riffs et les beats électronique répétitifs ont conservé leur charme. C’est ça qui fait l’identité des Kills.
De Black Balloon à Cheap and Cheerful, Alison fait de l’infidélité à sa guitare. Quand elle s’en lasse, elle s’attaque aux synthés. Quand ses doigts se fatiguent à pianoter, elle s’en prend au tom basse. Jamie, lui, est fidèle à sa guitare. Il martyrise ses cordes. Quand il ne joue pas avec ses dents, il les tape. Les Kills, c’est un groupe de salle et non de festival. On prend plaisir à faire souffrir nos oreilles dans un espace clos. On savoure avec gourmandise les positions félines et sexy d’Alison. Avant de finir le set, la chanteuse lance un « merci, c’est un super concert avec vous, thank you so much ». The Kills achève le public avec un doux Tape Song. Les fans de la première heure s’extasient, quel bonheur ! Vous l’aurez compris, c’était le concert qu’il ne fallait pas manquer.
The Kills tue et encore pour longtemps !
Au bout de quelques minutes, le duo revient avec la reprise du Velvet Underground Pale Blue Eyes. La salle se tait et écoute religieusement la voix d’Alison. Le son de la guitare est assez surprenant mais on sent que le dandy chic Jamie prend son pied. La fête se prolonge avec un bon Sour Cherry. Les tambourins claquent dans tous les sens. Un son sec et linéaire accompagné des claps du public retentit dans l’Olympia. Suit Fuck the People, quoi dire de plus si ce n’est de goutter à ce fameux « hey fuck the people ! » sous des lumières vertes et jaunes. Extase général. Le duo calme le jeu avec Monkey 23 dans une ambiance bleue marine. Des applaudissements d’envergure escortent la voix d’Alison et de Jamie. On adore !
Pour terminer son set, les Kills livrent Last Goodbye, un au-revoir émouvant pour finir avec élégance malgré la noirceur des paroles. Ce qui est sûr c’est qu’on n’oubliera pas de si tôt ce concert. Et nous n’avons bien évidemment pas de regret. Le duo quitte la salle sous des applaudissement nourris. On aurait aimé que le rappel dure encore un peu plus longtemps mais, en attendant les prochains rendez-vous avec un nouvel opus (on va vite en besogne), on continuera d’écouter en boucle Blood Pressures et on se remettra à écouter également les trois albums précédents. Que l’avenir des Kills soit encore plus éblouissant et riche tout en gardant à jamais ce côté pseudo lo-fi et cette fucking rock’n’roll attitude ! Attention, The Kills tue et encore pour longtemps !
LA SET LIST COMPLÈTE :
NO WOW
FUTURE STARS SLOW
HEART IS A BEATING DRUM
KISSY KISSY
U.R.A. FEVER
DNA
SATELLITE
LAST DAY OF MAGIC
BABY SAYS
BLACK BALLOON
POTS AND PANS
CHEAP AND CHEERFUL
TAPE SONG
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PALE BLUE EYES (THE VELVET UNDERGROUND)
SOUR CHERRY
FUCK THE PEOPLE
MONKEY 23
THE LAST GOODBYE
/// Textes : Lucy Seeds /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo
11 choses que vous ne saviez pas sur les Kills
« Avant même de trouver le nom de leur groupe, Alison Mosshart et Jamie Hince se produisaient sur scène sous les pseudonymes de VV et Hotel. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse aux Kills ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour de l’indie rock anglo-américain. Êtes-vous absolument certain de tout savoir sur les Kills ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 11 anecdotes méconnues sur le duo.