Photos The Magnetic North @ La Maroquinerie 2012
« La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l’âme chercher le chagrin qui nous dévore » nous déclare Stendhal dans ses lettres sur le célèbre compositeur J.Haydn au début du XIXème siècle. C’est certainement un sentiment que l’on ressent à l’écoute des compositions graves et mélancoliques du concept-album Orkney Symphony Of The Magnetic North sorti en mai dernier. La magie opère-t-elle en sur scène ? Retour en images sur ce concert de The Magnetic North, super groupe composé de Simon Tong (guitariste de The Verve, Blur, Gorillaz), Gawain Erland Cooper (Erland and the Carnival), et de la chanteuse Hannah Peel, donné à la Maroquinerie (Paris).
*** Les photos ne sont pas libres de droits /// All rights reserved ***
Aux antipodes des symphonies très travaillées de The Magnetic North, la Maroquinerie accueille Marie-Flore en première partie. La chanteuse s’avance seule accompagnée de sa guitare et se place sur un coin de la scène, en lançant des regards craintifs au public. Pour autant, Marie-Flore retrouve son assurance sitôt quelques accords plaqués sur sa Gretsch. On retiendra de la jeune artiste ses compositions épurées et très délicates, sa touchante timidité et son joli minois.
Le trio en impose par sa présence classieuse et solennelle
Arrive l’heure de la prestation de The Magnetic North, élégant projet symphonique ayant pour univers les terres sauvages et désolées de l’archipel des Orcades (Orkney). Pour sa deuxième prestation à Paris, le groupe est rejoint sur scène par un batteur, une violoncelliste et une violoniste. Pas de chorale ni de véritable orchestre malheureusement, mais on ne va pas se plaindre.
Pour rappel, ce projet fut monté par Simon Tong (guitariste de The Verve, Gorillaz et The Good, The Bad & The Queen, rien que ça), son compère Orcadien d’origine Gawain Erland Cooper, également frontman du groupe indie folk Erland and the Carnival, et la chanteuse irlandaise Hannah Peel. Sur scène, le trio en impose par sa présence classieuse et solennelle.
Une énergie incandescente au cœur du plus menaçant des orages
La formation entame son set comme le veut l’album, sur une introduction lente et mystique illuminée par la magnifique voix d’Hannah Peel. Le rétroprojecteur s’anime derrière elle, dévoilant les côtes des îles écossaises vues depuis l’océan, alors que le groupe entame Bay of Skaill. Les vidéos servent de support à l’oreille attentive : un témoignage visuel de la rudesse du paysage, de ces falaises abruptes et venteuses qui encerclent des vallées majoritairement inhospitalières. Idéal pour plonger rapidement dans l’ambiance ténébreuse du concert.
La reprise d’Hi Life, composée par Syd Matters, consolide une atmosphère cafardeuse adoucie par les quelques notes de synthé et les brillantes envolées des violons. Comme sur Betty Corrigall, on touche là à ce qui fait la qualité de The Magnetic North : son talent pour laisser transparaitre une énergie incandescente au cœur du plus menaçant des orages.
« Les Orcades ont jusqu’à présent refusé d’être découvertes »
La suite du set prend plus de libertés avec l’album. La très funèbre Orphir succède à la nostalgique Warbeth, un titre presque uniquement instrumental. Les voix d’Hannah Peel et d’Erland Cooper se complètent étonnamment bien sur des compositions comme Rackwick. La voix féminine, calme et posée d’Hannah compense la voix plus chaude et affirmée d’Erland Cooper. L’apogée de ce duo vocal à l’équilibre si fragile est contenu dans Netherton’s Teeth, titre adapté du poème de l’Orcadien Edwin Muir (début du XXème siècle). Enfin, The Black Craig offre l’occasion au groupe d’entamer un chant lugubre et tourmenté.
The Magnetic North conclut le set d’abord avec Yesnaby qui personnellement rappelle – par sa structure et ses boucles de voix – l’introduction de Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space de Spiritualized. A la fin de Ward Hill, le public réclame un rappel qui sera principalement instrumental. Dans son modeste ouvrage publié en 1932 Orkney-The Magnetic North, John Charles Gunn écrivait « Les Orcades ont jusqu’à présent refusé d’être découvertes ». On espère un tout autre destin pour cette formation à l’univers très fort et doté de compositions réussies. Un coup de cœur pour Pixbear et le public présent ce soir-là !
LA SET LIST COMPLÈTE :
STROMNESS
BAY OF SKAILL
HI LIFE (SYD MATTERS)
BETTTY CORRIGALL
OLD MAN OF HOY
WARBETH
ORPHIR
NETHERTON’S TEETH
RACKMICK
BLACK CRAIG
YESNABY
WARD HILL
:::
WARBETH
HOY SOUND
/// Textes : Edouard Doret /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
10 choses que vous ne saviez pas sur The Verve
« Jusqu’en 1994, le groupe s’appelait Verve mais la crainte d’une action en justice du label Verve Records l’a forcé à se rebaptiser The Verve. Merci je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à The Verve ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour de la britpop. Êtes-vous absolument certain de tout savoir sur le groupe emmené par Richard Ashcroft ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 10 anecdotes méconnues sur The Verve.