Photos The Sonics @ La Cigale 2011
Quand on pense garage rock, l’un des premiers noms qui vient à l’esprit est The Sonics. Fer de lance du mouvement dans les années 60, les Américains avaient sorti l’album 8 en 2010 après de longues années d’absence, le line up originel s’étant séparé avant la fin des années 60. En cette soirée de mai 2011, le quintette se présentait à la Cigale où toute la communauté garage et rockabilly parisienne s’était donnée rendez-vous.
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Avant ce rendez-vous tant attendu avec les légendes garage rock, influence des Cramps, des Fuzztones, de Nirvana et plus récemment du Jim Jones Revue, les Anglais de The Masonics font chauffer la piste avec leur mélange de rock et de rockabilly. Leur set dure une petite demi heure, juste le temps qu’il faut. Dans la salle, on constate que toutes les générations sont réunies. De ceux qui ont connu le temps des bénis des sixties à leurs enfants, voire petits enfants, ils sont tous prêts à passer un bon moment en compagnie des Sonics.
Les jeunes s’éclatent. Les vieux hochent la tête. Bref, tout le monde est content.
A 21h10, l’attente prend fin. Le quintette de Tacoma (Washington) investit la Cigale. Des lumières les éclairent du fond de la scène. Cet éclairage donne l’impression de retrouver le groupe quarante ans en arrière. L’illusion ne dure que le temps du premier morceau Shot Down mais c’est toujours ça de gagner ! Sur scène, les membres originels Gerry Roslie (chant, claviers), Rob Lind (saxophone, harmonica, chant) et Larry Parypa (guitare, chant) sont accompagnés de Freddie Dennis (basse, chant, ex-The Liverpool Five, ex-Kingsmen) et Ricky Lynn Johnson (batterie, ex-The Wailers) qui remplacent Andy Parypa et Bob Bennett.
« Nous sommes si heureux d’être de retour » lance l’immense Rob avant que les Sonics n’attaquent la reprise des Wailers Dirty Robber. Sur ce bon vieux rock ‘n roll à papa, Freddie chante comme un jeune homme. Rob place des interventions de saxophone à l’ancienne. La Cigale voyage au coeur des sixties et réserve une ovation aux Américains. Dans la foulée, le groupe lâche He’s Waiting, un titre garage abrasif propice aux cris hystériques. Ça matraque sévère. « C’est un conte de fée » lance Rob pour introduire le classique de Richard Berry Have Love, Will Travel. Cet hymne que les Sonics se sont totalement ré-appropriés fait jumper toute la fosse. Les jeunes s’éclatent. Les vieux hochent la tête. Bref, tout le monde est content.
« Are you ready for some rock ‘n roll ? »
Les chansons des Sonics durent rarement plus de 2 minutes 30. La Cigale n’a pas le temps de s’ennuyer. La salle savoure Cinderella aux riffs imparables, aux solos d’harmonica efficaces et aux voix impeccables. Elle apprécie Vampire Kiss, véritable hymne des bas-fonds. Les Sonics sont bien en place et, même si le son n’est pas exactement le même que dans les années 60, on prend un vrai plaisir à les entendre. Gerry prend le micro pour jouer au lover sur Don’t Be Afraid of the Dark, retour aux sources du rock. Ce moment calme est de courte durée. « Are you ready for some rock ‘n roll ? » demande Rob. La Cigale est prête et prend en pleine tête la reprise endiablée de Keep a Knockin’ de Little Richard. Sur le riff rock vintage, la communauté garage parisienne se trémousse. Gerry y va de son petit solo de claviers à la Jerry Lee Lewis. Les Sonics donnent une bonne leçon à tous les groupes garage rock de la planète.
Freddie et Ricky Lynn tiennent la baraque sur Cheap Shades chanté par Gerry. Larry dégaine des solos de guitare précis. Rob provoque la Cigale. « Je veux voir un peu d’action au balcon » lâche-t-il avant de chanter You’ve Got Your Head on Backwards et de distiller de bonnes vibes à l’harmonica. Le groupe enchaîne sur The Hustler. La fosse ne peut pas résister et s’active à nouveau. Les plus âgés ont les yeux qui pétillent. Trêve de nostalgie, les Sonics ne laissent aucun répit aux spectateurs. Ils proposent la reprise d’Humble Pie I Don’t Need No Doctor chanté par Freddie avant que les premières notes de claviers de Strychnine ne déchaînent une nouvelle vague d’hystérie collective. Larry s’éclate sur un long solo. Gerry chante comme au premier jour (ou presque). Les crowd surfings se mettent en route. L’ovation qui suit est monumentale.
Les riffs s’empilent dans la plus grande tradition du genre
Les Sonics livrent ensuite les reprises Bad Boy de Larry Williams et Money de Barrett Strong. Les riffs s’empilent dans la plus grande tradition du genre. Dans la foulée, le groupe lâche les accords de Don’t Back Down chanté par Gerry. Il reprend ensuite Lucille de Little Richard et son riff séminal. Freddie s’époumone derrière son micro (il est vraiment petit mais costaud, le bougre). Des spectateurs montent sur scène pour ensuite se laisser porter par les premiers rangs. Dans la même veine, les Sonics enchaînent sur Psycho, encore un classique qui fait danser tout le monde. Cette chanson s’achève dans une déferlante de lumières stroboscopiques. Les applaudissements fusent alors que les Américains sortent de scène. La Cigale hue et fait trembler les murs. On a vraiment envie de prolonger ce moment.
Le groupe revient pour un dernier quart d’heure de show composé de deux rappels. Les Sonics repartent très fort avec Louie Louie, emprunté au répertoire de Richard Berry. Peut-on faire un riff plus efficace ? Gerry chante avec conviction. Les membres du groupe ont le sourire aux lèvres en voyant à quel point ils font de l’effet au public. Les Américains poursuivent avec le mordant The Witch et son riff de saxophone diabolique. Ce sont eux les sorciers ce soir ! Freddie et Gerry chantent ensemble. Sur la fin, la formation fait durer les roulements avant de s’éclipser une nouvelle fois. La Cigale proteste et obtient gain de cause. Freddie revient avec une serviette sur la tête, suivi de ses camarades. Il fait chanter le public puis entonne Bad Attitude, extrait de l’album 8. On dirait du AC/DC et des pogos font leur apparition. Cette chanson rock frontal clôt 1h15 de concert.
Ce fut une réelle chance de pouvoir assister à une prestation des Sonics. Même s’ils ne sont plus très jeunes, les Américains ont toujours le feu sacré et portent haut les couleurs du garage rock. Ils cristallisent à eux seuls toute une époque. Ce voyage dans le temps fut agréable et restera dans les mémoires de tous ceux qui y ont pris part ce soir.
LA SET LIST COMPLÈTE :
SHOT DOWN
DIRTY ROBBER (THE WAILERS)
HE’S WAITING
HAVE LOVE, WILL TRAVEL (RICHARD BERRY)
CINDERELLA
VAMPIRE KISS
DON’T BE AFRAID OF THE DARK
KEEP A KNOCKIN’ (LITTLE RICHARD)
CHEAP SHADES
YOU’VE GOT YOUR HEAD ON BACKWARDS
THE HUSTLER
I DON’T NEED NO DOCTOR (HUMBLE PIE)
STRYCHNINE
BAD BOY (LARRY WILLIAMS)
MONEY (BARRETT STRONG)
DON’T BACK DOWN
LUCILLE (LITTLE RICHARD)
PSYCHO
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LOUIE LOUIE (RICHARD BERRY)
THE WITCH
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BAD ATTITUDE
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Marion Ruszniewski ///
7 choses que vous ne saviez pas sur les Sonics
« Les Sonics ont eu une grande influence sur la scène punk de la fin des années 70. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse au groupe ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du garage rock. Êtes-vous vraiment certain de tout savoir sur les Sonics ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 7 anecdotes méconnues sur le groupe originaire de Tacoma (Washington).