Photos The Walkmen @ Le Bataclan 2010
Il y a des soirs comme çà où le public est extrêmement gâté. Non seulement les spectateurs vont en prendre plein les oreilles et les yeux avec The Black Keys mais, en plus, ils auront droit à une première partie de circonstance, un groupe de prestance, une des perles du début des années 2000 : The Walkmen.
Aux alentours de 19h30, les Walkmen investissent la scène. N’imaginez surtout pas des personnes déguisées en K7 géantes, non ça n’a rien à voir avec cette période où le stylo était indispensable pour rembobiner la bande. On ne va pas passer la soirée à rembobiner et à écouter des groupes de la génération Rubik’s Cube. Les Walkmen ne sont pas des hommes qui marchent mais un groupe originaire de New York issu de la famille du rock indépendant. Sur ces bonnes paroles, la formation se présente devant une salle presque pleine. Le quintette honore comme il se doit les Black Keys avec son nouvel opus Lisbon sorti en septembre dernier. Hamilton Leithauser et ses camarades commencent le show sans encombre et sans fausse note. Le set débute dans une ambiance peu éclairée autant dire que le ton est donné.
La voix d’Hamilton n’a pas pris une ride
La musique est bonne. Dès le deuxième titre Angela Surf City tiré de leur nouveau bébé, le changement dans les compositions est assez frappant. La voix d’Hamilton n’a pas pris une ride. L’attitude sortie tout droit des années 80 n’a pas changé. Sa façon de bouger (très spéciale) pimente le spectacle et rend The Wakmen inimitable.
Mais, revenons à la prestation de ce soir. Les nouveaux titres respectent l’esprit du groupe. Cependant, à l’écoute de Victory et de Juveniles, on sent que ça n’a pas grand chose à avoir avec ses précédents morceaux et que ça ne ressemble pas trop à du Hamilton. On constate cette transformation en réécoutant sur scène des titres plus anciens tels que On the Water, Canadian Girl ou encore In the New Year tirés de l’excellent You & Me. Sans oublier le célèbre The Rat extrait de l’album Bows + Arrows qui avait reçu à l’époque de très bonnes critiques. Un disque que l’on affectionne tout particulièrement surtout pour son côté brut sans artifice et émouvant à la fois.
The Walkmen n’a pas la grosse tête
Malgré ses 11 ans passés à sillonner les routes, The Walkmen n’a pas la grosse tête. C’est un groupe de rock mais certainement pas mainstream. Il ose prendre des risques, la preuve avec sa dernière création. Malgré la musique de la ballade Juveniles qui donne envie d’ouvrir les bras et de tourner sur soi-même sans se soucier du lendemain, les paroles reflètent totalement le côté sombre du groupe palpable depuis le début de sa carrière.
Avec leur univers rock, de la batterie en veux-tu en voilà, des riffs de guitare mélodieux et secs sur The Rat, le tout soutenu par la voix d’Hamilton Leithuser, une voix déchirée, grave et mélodieuse qui prend toute son envergure sur In the New Year. les Walkmen étonnent encore et on espère que, dans les années à venir, ils arriveront encore à nous surprendre !
Sachez que les New-Yorkais passeront à la Flèche d’Or (Paris) le 19 novembre, une belle occasion de les écouter plus longuement.
/// Textes : Lucy Seeds /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
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