Photos tUnE-YarDs @ Le Café De La Danse 2011
A la tête de son Hydre de Lerne folkotronico déglingué, Merril Garbus, la frontgirl de tUnE-YarDs, avait toutes les cartes en mains pour déclencher Armaggeddon sur nos têtes au Café de la Danse. Ça n’a pas manqué. L’exécution fut nette et sans bavure. Et la jubilation extrême.
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On était impatient de voir ce que tUnE-yArDs avait sous la semelle
Le syndrome est connu de tous depuis la nuit des temps. Quand on se rend à un concert d’un groupe qu’on aime, il arrive que la première partie ne soit pas tout à fait à la hauteur des espérances. Très typiquement donc, nous ne retiendrons pas plus longtemps les soporifiques Thousands dans leur chute vers les abîmes de l’oubli. Véritables Simon & Garfunkel dopés aux somnifères, les deux comparses ont eu le privilège de nous servir un murmure folk désespérément mou et sans génie dans un Café de la Danse où on entendait gentiment les mouches flatuler et papy ronfler. Bref, ça, c’était pour le dispensable épisode Bâtard Gratuit. Car, en ce qui concerne le plat de résistance, on en a pris plein la panse et plus encore. Et c’est bien là l’essentiel.
Littéralement possédée, Merrill hurle. Merrill se démultiplie. Merrill gémit.
Alors qu’il vient tout juste de nous délivrer son nouvel album whokill, on était impatient de voir ce que tUnE-YarDs avait sous la semelle sur scène pour défendre ses nouvelles compositions. Eh bien, mange-toi ça mon gros. Cris tribaux, costume à plumes et fanfreluches de circonstance, Merrill Garbus a prouvé à tous qu’elle est par excellence la performeuse de la démultiplication et de la déformation en tout genre. Dès Hatari, un premier titre enlevé qui fait chanter et se soulever le public du Café de la Danse, le ton était définitivement donné. Dotée d’une technique qui n’appartient qu’à elle, Merrill n’a pas son pareil pour enflammer une salle. En véritable alchimiste et architecte de sa musique, la frontgirl construit en live ses loops tant et si bien qu’on croit toujours assister à un petit prodige lorsque la chanson prendre forme.
Puis viennent s’ajouter son drôle de ukulélé à caisse de résonance fermée, la basse, les cuivres. Et enfin, les viscères, la foi, le tumulte grâce une voix pénétrante qui nous plonge dans un espace indéterminé entre l’incantation africaine et amérindienne. Littéralement possédée, Merrill hurle. Merrill se démultiplie. Merrill gémit. Merrill chante par le ventre, la gorge, le coeur et par tout ce qu’elle peut. Là résident la magie et l’énergie de tUnE-YarDs. Là réside le foyer qui met le Café de la Danse en transe.
« En venant à Paris, j’étais un peu mitigée… »
Ce fut particulièrement vrai lors du triangle magique de whokill : le semi-rappé Gangsta, l’incendiaire Es-So et le très folko-reggae Powa, véritable passage obligé et acmé de ce concert chauffé à blanc. Merrill l’avouera d’ailleurs elle-même dans un joli moment de sincérité : « En venant à Paris, j’étais un peu mitigée. Paris, c’est comme New York, l’ambiance d’habitude est un peu fraîche. Mais, là, vous m’avez démontré le contraire. » Oui, ce soir, l’ambiance a vraiment étonné. Littéralement déchainé, le public s’est employé tout du long à témoigner un amour indéfectible à tUnE-YarDs, que ce soit par déferlante d’applaudissements ou par hurlements hystériques, le tout avec une connaissance experte des paroles.
Du coup, à l’heure d’en redemander une ration, personne ne s’est fait prier et devant un tel vacarme, Merrill ne put que s’exécuter, presque gênée de l’émoi qu’elle suscite. Même pour une dernière chanson (Lions) dont elle aura à moitié oublié les paroles. Mais, ce soir, on lui aurait tout pardonné. Le moment était juste parfait.
LA SET LIST COMPLÈTE :
HATARI
PARTY CAN
YES YES YOU
GANGSTA
ES-SO
POWA
FIYA
BIZNESS
REAL LIVE FLESH
MY COUNTRY
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DOORSTEP
KILLA
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LIONS