Photos Van Morrison @ Olympia 2012
L’infatigable Van Morrison nous donnait rendez-vous à l’Olympia (Paris) dans le cadre de la tournée consacrée à son nouvel album intitulé Born to Sing : No Plan B. Habitué des lieux, Van-The-Man revenait interpréter les titres essentiels de sa riche discographie devant un public déjà conquis.
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La soirée commence tôt, peu avant 20h. Et comme Van Morrison se déplace en famille, on découvre sa fille au micro en guise de première partie. Shana Morrison donne de la voix sur des compositions country-folk assez classiques. Mais le set est court et permet à l’audience de s’installer tranquillement dans les fauteuils de l’Olympia.
« Please Welcome Van Morrison »
Au bout d’un quart d’heure d’entracte, Van Morrison et ses sept musiciens débarquent promptement et tout en sobriété sur la scène. Rapidement, l’ensemble commence à jouer la récurrente Brown Eyed Girl, prenant de court les quelques retardataires partis se désaltérer. L’Irlandais reste fidèle à son style vestimentaire digne des Blues Brothers : costume, chapeau et lunettes noires qu’il ne quittera pas du concert. Sur un air résolument jazz, Van Morrison souffle ses premières notes au saxophone, puis passe le relais à son claviériste Paul Moran qui s’improvise trompettiste sans rechigner. Sur Only a Dream, sa voix se fait plus rocailleuse, et les musiciens restent en retrait dans une ambiance feutrée. Van Morrison finit le morceau seul éclairé par un spot, chuchotant quelques mots entre deux soupirs saxophoniques.
L’artiste délaisse ensuite le saxo pour l’harmonica sur une reprise énergique de Big Joe Williams, la fameuse Baby Please Don’t Go qui impose un certain swing des épaules à l’auditoire, d’ailleurs généreux en applaudissements. A noter que de nombreux fans anglo-saxons ont fait le déplacement – preuves en sont les quelques Union Jack agités entre deux titres. L’enchainement se fait sans attendre avec l’entrainant Here Comes the Night, qui fut également l’un des succès de la formation Them menée au chant par Van Morrison entre 1964 et 1966. Le cowboy de Belfast ouvre ensuite Early in the Morning par un court solo d’harmonica. Le groupe lui emboite le pas, l’occasion pour nous d’apprécier les airs de guitare country distillés par le talentueux guitariste Dave Keary. Van Morrison s’accroche à son micro sur pied tout en battant le rythme sans discontinuer de sa main droite. « All right ! » s’exclame-t-il, déclenchant une succession de solos de guitare, de trombone, de saxo et de claviers.
« Meet me down to the River, I try to pull you through »
Changement d’ambiance avec un morceau plus calme issu du dernier album : Open the Door to your Heart, sur lequel Van Morrison pose quelques accords aux claviers. Accompagnée par sa fille Shana sur les refrains, la voix du père se fait plus langoureuse, bien que toujours puissante. Puis les musiciens embrayent une reprise de Fever sur un ton rhythm and blues plus fidèle au morceau original de Little Willie John que la reprise minimaliste popularisée par Peggy Lee.
Après le très country Enlightenment, Van Morrison reprend son saxo à pleines mains, accompagné par le duo saxo/trombone Chris White et Alistair White sur un déroulement de quatre morceaux, rien de moins. On assiste là à un des plus beaux moments du set lorsqu’il déclame sa complainte amoureuse : « Meet me down to the River, I try to pull you through » implore t-il solennellement. La salle retient son souffle alors que l’intensité se fait crescendo, jusqu’au dénouement dicté par les cuivres.
« J’ai joué ce morceau en France pour la première fois en ce même lieu en 1966″
Après un interlude très jazz, le piano-bar et la contrebasse entament Moondance sous les applaudissements nourris du public. Van Morrison laisse ses musiciens s’exprimer avant de reprendre place sur ses claviers pour Haunts of Ancient Peace qu’il finira en murmurant. Il continue ensuite d’une voix calme et posée sur In the Garden et Ballerina qui débute comme une ballade jusqu’à ce que le tempo s’emballe soudainement sur l’ordre du songwriter.
On termine le set sur Gloria, pièce maitresse de la renommée internationale de Van Morrison. « J’ai joué ce morceau en France pour la première fois en ce même lieu en 1966″ s’exclame-t-il fièrement. Les spectateurs se lèvent pour admirer une dernière fois l’artiste à l’harmonica. Ce dernier quitte finalement la scène, laissant aux musiciens le soin de conclure à leur manière : Dave Keary rajoute de l’overdrive au son de sa guitare, le claviériste ne tient plus en place, et le batteur Jeff Lardner nous gratifie d’un solo jubilatoire. Pas de rappel mais qu’importe, c’est Gloria encore en tête que le public se retire à son tour des lieux, sourires aux lèvres.
LA SET LIST COMPLÈTE :
ONLY A DREAM
BABY PLEASE DON’T GO (BIG JOE WILLIAMS)
HERE COMES THE NIGHT
EARLY IN THE MORNING / GOING DOWN GENEVA
OPEN THE DOOR TO YOUR HEART
MYSTIC OF THE EAST
FEVER (LITTLE WILLIE JOHN)
ENLIGHTEMENT
ALL IN TH GAME / YOU KNOW WHAT THEIR WRITING ABOUT / NO PLAN B / BURNING GROUND
WHENEVER GOD SHINES HIS LIGHT
MOONDANCE
HAUNTS OF ANCIENT PEACE
IN THE GARDEN
BALLERINA
HELP ME
GLORIA
/// Textes : Edouard Doret /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
