L’affaire Pussy Riot mobilise les artistes contre Vladimir Poutine
Le groupe punk féminin Pussy Riot encourt actuellement sept ans de prison en Russie pour avoir donné un concert de protestation contre le soutien de l’Eglise Orthodoxe à Vladimir Poutine pendant la dernière campagne présidentielle russe. Alors que le procès s’est ouvert cette semaine, de nombreux artistes anglais se mobilisent pour faire libérer le trio, profitant de la visite aujourd’hui du Président Russe au Royaume-Uni. Jarvis Cocker (Pulp), Alex Kapranos (Franz Ferdinand), Johnny Marr (The Smiths) ou encore Pete Townshend (The Who) donnent de la voix…
« Nous sommes très concernés par le traitement que Pussy Riot a reçu depuis son arrestation et pendant son procès. (…) La dissidence est un droit dans une démocratie, et il est totalement hors de proportion qu’elles soient menacées de sept ans de prison pour cette accusation, que nous considérons comme grotesque, de hooliganisme motivée par la haine religieuse ». Voilà ce que l’on peut lire dans l’édition d’aujourd’hui du journal britannique The Times avec les signatures de Jarvis Cocker (Pulp), Alex Kapranos (Franz Ferdinand), Johnny Marr (The Smiths), Pete Townshend (The Who), Neil Tennant (Pet Shop Boys), Cornershop, Micachu, The Joy Formidable ou encore Corinne Bailey Rae et Kate Nash.
« Sainte Mère, Bienheureuse Vierge Marie (…) chasse Poutine ! »
Rappel des faits : le 21 février 2012, le trio punk Pussy Riot avait donné un concert de protestation à la Cathédrale du Christ Sauveur de Moscou (Russie). Il y avait chanté une prière intitulée Holy Shit pour montrer son opposition à l’Eglise Orthodoxe, soutient de Vladimir Poutine pendant la campagne présidentielle. Le chef de l’Eglise orthodoxe russe, Kirill, avait en effet ouvertement soutenu le candidat avant l’élection présidentielle du 4 mars 2012. « Sainte Mère, Bienheureuse Vierge Marie (…) chasse Poutine ! » reprenait en choeur le groupe.
Pussy Riot – Holy Shit @ La Cathédrale du Christ Sauveur (Moscou) – 21/02/2012
« Nous n’étions animées que par l’envie d’améliorer la situation politique »
Cette prestation n’a pas été du goût de tout le monde. Le jour de l’élection de Vladimir Poutine, Nadejda Tolokonnikova (22 ans), Maria Alekhina (24 ans) et Ekaterina Samoutsevich (29 ans) ont été arrêtées et placées en prison en attendant leur procès pour hooliganisme. Elle risque jusqu’à sept ans de prison. Depuis le début de la semaine, le procès de Pussy Riot a lieu à Moscou. Le groupe a décidé de plaider non coupable mais Nadedja Tolokonnikova a indiqué que le trio était prêt à s’excuser pour la gêne occasionnée par sa « prière punk » dans l’église. Elle réfute l’accusation selon laquelle son comportement aurait été dicté par la haine religieuse. « Nous n’avons procédé à aucune agression (…), nous n’étions animées que par l’envie d’améliorer la situation politique » expliquent les membres de Pussy Riot.
Amnesty International a également appelé à la libération de Pussy Riot, considérant ses membres comme des « prisonniers de conscience ». Selon l’organisation, ce procès est dicté par des « motivations politiques ».
Publié le 02/08/2012