Back in Time : le jour où Neil Young est venu au monde
Il y a des jours importants dans l’histoire du rock et Pixbear vous les fait (re)découvrir. Le 12 novembre 1945, le lendemain de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, naissait Neil Young. Le Godfather of Grunge, dont l’influence s’étend au folk, à la country et au rock, fête donc aujourd’hui son anniversaire. Retour sur sa carrière en vidéo et hommages rendus par Pearl Jam, Oasis, Radiohead, les Pixies, Pete Doherty, Foster the People, The Smashing Pumpkins, Sonic Youth, Wolfmother, Nick Cave, Paul McCartney, Mumford and Sons ou encore The Flaming Lips.
Neil Young est né le 12 novembre 1945 à Toronto (Ontario). Peu de temps après sa naissance, sa famille déménage à Omernee, un petit village de l’Ontario. Au cours de son enfance, il souffre de diabète. En 1951, il contracte la polio. Peu de temps après sa guérison, sa famille s’installe à proximité de Toronto. Lorsqu’il a 12 ans, ses parents se séparent et Neil Young est élevé par sa mère à Winnipeg (Manitoba). Son frère aîné Bob suit son père. A cette époque, Neil Young développe son goût pour la musique et les chansons de Chuck Berry, Little Richard, Fats Domino, Jerry Lee Lewis ou encore Johnny Cash. Il apprend à jouer seul du ukulélé.
Premières formations
Neil Young suit des études à la Earl Grey Junior High School où il fonde son premier groupe The Jades. A l’université, il s’investit dans plusieurs formations dont The Squires. A la séparation de ce groupe, Neil Young travaille dans un club de folk à Winnipeg où il fait la connaissance de Joni Mitchell. Sa chanson Flying on the Ground Is Wrong repris par le groupe The Guess Who est son premier succès en tant que songwriter. En 1965, Neil Young assure une tournée solo au Canada. L’année suivante, il rejoint la formation Mynah Birds. A la séparation du groupe, il s’installe à Los Angeles (Californie) avec le bassiste Bruce Palmer.
Neil Young & The Squires – The Sultan
Buffalo Springfield & Crazy Horse
Neil Young et Bruce Palmer fondent alors le groupe Buffalo Springfield en compagnie de Stephen Stills, Richie Furay et Dewey Martin. Le premier album éponyme du groupe remporte un certain succès en 1966. Après deux autres albums, Buffalo Springfield Again (1967) et Last Time Around (1968), le groupe se sépare. Neil Young signe alors un contrat solo avec Reprise Records. En novembre 1968, il sort son premier opus éponyme. Il recrute ensuite Danny Whitten (guitare), Billy Talbot (basse) et Ralph Molina (batterie) pour l’accompagner sur l’album suivant. Le trio, baptisé Crazy Horse, est présent sur son deuxième opus Everybody Knows This Is Nowhere qui paraît en mai 1969.
Buffalo Springfield – For What It’s Worth
Crosby, Stills, Nash & Young
Dans la foulée, il rejoint le groupe Crosby, Stills & Nash qui se renomme Crosby, Stills, Nash & Young. Le quatuor se produit notamment au festival de Woodstock au cours de l’été 1969. Il livre son premier album Déjà Vu le 11 mars 1970. Le 31 août 1971, Neil Young propose en solo son troisième opus After the Gold Rush qui le fait réellement connaître en tant qu’artiste solo. Crosby, Stills, Nash & Young se sépare et Crazy Horse décroche un contrat chez un label. Neil Young poursuit donc sa carrière en solo et propose régulièrement de nouvelles chansons en concert. Il écrit notamment The Needle and the Damage Done, centré sur les désastres causés par l’héroïne, référence à l’addiction de Danny Whitten.
Crosby, Stills, Nash & Young – Drown by the River @ Big Sur (1969)
Neil Young Sings Neil Young @ BBC (1971)
Le tournant Harvest
En 1972, Neil Young s’associe avec des musiciens de studio de Nashville (Tennessee) pour enregistrer son nouvel opus. Le 14 février 1972, paraît son quatrième album Harvest. Le 8 septembre 1972, le songwriter devient papa de son premier enfant Zeke, fruit de sa relation avec l’actrice Carrie Snodgress. A sa grande surprise, Harvest lui ouvre les portes du succès. Le 18 novembre 1972, Danny Whitten meurt d’une overdose. Neil Young, qui s’était séparé du guitariste pour préparer une nouvelle tournée, se sent coupable de sa mort.
Neil Young – Heart of Gold (1972)
Période trouble
Le 15 octobre 1973, il signe l’album Time Fades Away enregistré en live. Il monte ensuite le groupe The Santa Monica Flyers avec la section rythmique de Crazy Horse et Nils Lofgren (guitare). Il enregistre l’album Tonight’s the Night, centré sur la mort de Danny Whitten qui ne paraîtra que deux ans plus tard. Le 16 juillet 1974, Neil Young revient avec son sixième opus On the Beach. Suit Tonight’s The Night (1975). Time Fades Away, On the Beach et Tonight’s The Night sont communément appelés par les fans The « Ditch » Trilogy du fait de leurs échecs commerciaux.
Dans la foulée, Neil Young reforme Crazy Horse pour livrer le 10 novembre 1975 son huitième opus Zuma. L’année suivante, il retrouve Stephen Stills avec qui il signe l’album Long May You Run. Il se produit également lors du concert d’adieu de The Band The Last Walz en compagnie de Joni Mitchell et Bob Dylan. Le 13 juin 1977, Neil Young livre son neuvième album American Stars ‘n Bars sur lequel on retrouve Crazy Horse, Linda Rondstadt et Emmylou Harris.
The Last Waltz (Bande annonce)
La claque rock Rust Never Sleeps
Le 2 octobre 1978, Neil Young revient à ses racines folk avec son dixième opus Comes a Time. Il lance ensuite la tournée Rust Never Sleeps sur laquelle il présente de nouveaux morceaux dont Hey Hey My My (Into the Black). Cette tournée s’accompagne des albums Rust Never Sleeps et Live Rust qui paraissent en 1979. Neil Young est désigné « artiste de l’année » par les lecteurs du magazine Rolling Stone.
Neil Young & Crazy Horse – Hey Hey My My (Into the Black) (1979)
Passage à vide dans les années 80
Les années 80 sont un peu moins glorieuse pour l’artiste. Il prend du recul pour s’occuper de son deuxième enfant Ben handicapé mental. Le 3 novembre 1980, Neil Young sort l’album Hawks & Doves. Le 2 novembre 1981, il revient avec Re-ac-tor. Ces deux disques reprennent des chansons enregistrées au cours des années 70. Il rejoint ensuite le label Geffen Records pour livrer l’album Trans le 29 décembre 1982 qui marque une rupture avec ses précédentes livraisons en incorporant des synthétiseurs et des beats électroniques. Avec ce disque, Neil Young repart en tournée après quatre années passées loin de la scène.
Le 1er août 1983, le songwriter signe son treizième opus Everybody’s Rockin’ incluant quelques reprises rockabilly. Pour la première fois, Neil Young propose des clips pour les singles Wonderin et Cry, Cry, Cry. Devant les ventes médiocres de l’album, son label l’attaque en justice car, selon lui, l’artiste fait de la musique qui ne le représente pas. Parallèlement, Neil Young réalise le film Human Highway dans lequel il joue aux côtés de Dean Stockwell, Dennis Hopper ou encore le groupe Devo. En 1984, il devient papa d’une petite Amber Jean.
Neil Young – Cry, Cry, Cry (1983)
Human Highway (Bande annonce) (1983)
Retour en grâce à la fin des années 80
Le 12 août 1985, le Canadien livre Old Ways. Il retrouve cette même année Crosby, Stills & Nash sur scène pour le concert Live Aid à Philadelphie (Pennsylvanie). Il signe ensuite ses deux derniers albums pour Geffen Records : Landing on Water le 28 juillet 1986 et Life le 8 juillet 1987. Sur ce dernier disque, il est accompagné de Crazy Horse avec qui il part en tournée. Neil Young ré-intègre l’écurie Reprise Records. Le 11 avril 1988, il signe son dix-septième opus This Note’s for You avec lequel il renoue avec le succès. Il s’associe à nouveau à Crosby, Stills & Nash pour sortir l’album American Dream le 1er novembre 1988.
Le 2 octobre 1989, Neil Young confirme son retour avec l’album Freedom et le single Rockin’ in the Free World. Peu de temps avant, paraît l’album hommage The Bridge: A Tribute to Neil Young qui rassemble Sonic Youth, Nick Cave, les Pixies ou encore Dinosaur Jr. et démontre l’influence du songwriter sur la scène alternative américaine et plus particulièrement la nouvelle scène grunge. Le 10 septembre 1990, Neil Young sort son vingtième opus Ragged Glory, toujours aussi heavy et rock. Sur la tournée qui suit, il prend en première partie Social Distorsion et Sonic Youth. Il livre en 1991 l’album live Weld.
Neil Young – Rockin’ in the Free World (1989)
Omniprésence du Godfather of Grunge
Après ces premières années de la décennie 90 bien rock, Neil Young revient à la country et à la folk avec Harvest Moon qui paraît le 27 octobre 1992. Ce disque est sacré « album de l’année » aux Juno Awards. En 1994, le songwriter est nominé aux Oscars pour sa chanson Philadephia composée pour le film du même nom. Le 16 août 1994, Neil Young sort son vingt-deuxième album Sleeps With Angels influencé par la mort de Kurt Cobain (Nirvana). Il s’associe ensuite à Pearl Jam pour enregistrer l’album Mirror Ball (1995). Ce disque s’accompagne d’une tournée en Europe. Dans le même temps, Neil Young obtient sa place au Rock ‘N Roll Hall of Fame.
Neil Young – Philadelphia @ Les Oscars (1994)
Neil Young & Pearl Jam – Fuckin’ Up @ Rock ‘N Roll Hall of Fame (1995)
Engagement post 11 septembre 2001
Le songwriter signe ensuite la bande originale du film Dead Man de Jim Jarmush. Le 2 juillet 1996, il retrouve Crazy Horse sur l’album Broken Arrow et se lance dans une longue tournée en Europe et en Amérique du Nord. Le 26 octobre 1999, il livre avec Crosby, Stills & Nash l’album Looking Forward. Dans la foulée, le groupe part en tournée aux Etats-Unis et au Canada et génère 42 millions de dollars de bénéfices. Le 25 avril 2000, Neil Young revient en solo avec son vingt-cinquième opus Silver & Gold.
En 2001, il sort le single Let’s Roll en hommage aux victimes du 11 septembre. Il se produit au concert de charité America: A Tribute to Heroes où il reprend Imagine de John Lennon et accompagne Eddie Vedder et Mike McCready sur le titre Long Road. Le 9 avril 2002, Neil Young livre l’album Are You Passionate?. Il revient l’année suivant avec Greendale enregistré avec Billy Talbot et Ralph Molina de Crazy Horse. L’album s’accompagne d’une nouvelle tournée en Europe, en Amérique du Nord, au Japon et en Australie. Fin 2004, il donne une série de concerts acoustiques en compagnie de sa femme Pegi Young.
Neil Young – Imagine @ America: A Tribute to Heroes (2001)
Engagement contre la Guerre en Irak
Le 27 septembre 2005, le Canadien signe l’album Prairie Wind. Le 2 mai 2006, il enchaîne avec Living with War sur lequel il renoue avec son engagement politique en prenant position contre la guerre en Irak. La même année, Crosby, Stills, Nash & Young se reforme pour la tournée Freedom of Speech. Le 23 octobre 2007, Neil Young revient avec son trente-et-unième album Chrome Dreams II sur lequel il affiche son engagement écologiste. En 2008, il annonce son projet de produire un moteur hybride baptisé Lincvolt. L’album Fork in the Road (2009) est dédié à ce projet. Au cours de l’été 2009, il participe à plusieurs festivals dont Glastonbury, Big Day Out et Isle of Wight.
Neil Young – Words @ Glastonbury (2009)
Grammy Award de la meilleure chanson rock en 2011
En 2010, Neil Young se produit lors de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques d’Hiver de Vancouver (British Columbia). Le 28 septembre 2010, il sort l’album Le Noise et part en tournée solo en Amérique du Nord. L’année suivante, le documentaire Neil Young Journeys de Jonathan Demme est présenté en avant-première au Festival International du Film de Toronto. Parallèlement, le songwriter reçoit le Grammy Award de la meilleure chanson rock pour le titre Angry World. En octobre 2011, Neil Young rejoint sur scène Arcade Fire pour reprendre l’hymne folk Helpless lors d’un concert de charité donné en Californie.
En janvier 2012, Neil Young annonce ses retrouvailles avec Crazy Horse lors du Slamdance Film Festival de Parc City (Utah). En juin, il est de retour avec un album de reprises enregistré avec Crazy Horse. Americana est le premier album avec le line-up complet de Crazy Horse (Billy Talbot, Ralph Molina, Frank « Poncho » Sampedro) depuis 1996 ! Neil Young récidive en octobre avec Psychedelic Pill composé de chansons originales.
Neil Young Journeys (2010)
Neil Young & Arcade Fire @ Bridge School Benefit (2011)
Neil Young vu par…
On mesure souvent l’aura d’un artiste par le nombre de reprises dont il fait l’objet. Dans le cas de Neil Young, les reprises se ramassent à la pelle. Pearl Jam, Oasis, Radiohead, les Pixies, Pete Doherty, Foster the People, The Smashing Pumpkins, Wolfmother, Nick Cave, Paul McCartney, Mumford and Sons, The Flaming Lips, Laura Marling, Seether, Heather Nova, Bryan Ferry et les Stereophonics se sont frottés à l’exercice. Ces reprises sont toutes rassemblées ci-dessous :
Pearl Jam – Rockin’ in the Free World
Oasis – Hey Hey My My (Into the Black)
Radiohead – On the Beach
Pete Doherty – The Needle & the Damage Done
Pixies – Winterlong
Foster the People – Heart of Gold
Paul McCartney – Old Man
Mumford & Sons – Dance Dance Dance
Wolfmother – Don’t Let It Bring You
The Smashing Pumpkins – Cinnamon Girl
The Flaming Lips – After the Gold Rush
Laura Marlin – The Needle and the Damage Done
Nick Cave – Helpless
Seether – The Needle and the Damage Done
Bryan Ferry – Like a Hurricane
Stereophonics – Heart of Gold
Heather Nova – Like a Hurricane
Vous en voulez encore ?
Neil Young : les 15 bonnes paroles d’un géant folk et rock
Publié le 12/11/2012